Immigration : le président tunisien refuse les fonds de l’UE qu’il qualifie de "charité" !
4 octobre 2023 à 12h14 par La rédaction
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a clairement signifié que la Tunisie déclinait les fonds proposés par l'Union européenne, les qualifiants de geste de « charité ». Le montant jugé « dérisoire » par le président tunisien est perçu comme une entorse à l'accord convenu entre les deux parties en juillet dernier.
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Cela se crispe déjà entre Tunis et Bruxelles sur fond de crise migratoire. Alors que la Commission européenne a clairement exprimé sa volonté à débloquer les fonds prévus par l'accord avec la Tunisie, le président tunisien a décliné cette aide financière de l'Union européenne pour lutter contre l'immigration clandestine.
« La Tunisie, qui accepte la coopération, n'accepte pas tout ce qui s'apparente à de la charité ou à la faveur, car notre pays et notre peuple ne veulent pas de la sympathie et ne l'acceptent pas quand elle est sans respect », a affirmé Kaïs Saïed, selon un communiqué de la présidence, avant d’ajouter : « Par conséquent, la Tunisie refuse ce qui a été annoncé ces derniers jours par l'UE ».
Le chef d’Etat tunisien a affirmé que ce refus n’était « pas en raison du montant dérisoire (…) mais parce que cette proposition va à l’encontre de l’accord signé à Tunis ».
Que cache l’accord signé entre la Tunisie et l’Union européenne ?
Sur les 105 millions d'euros initialement alloués pour contrer le fléau de l’immigration irrégulière, environ 42 millions étaient sur le point d'être déployés en urgence, « dans les plus brefs délais ». À cela, s'ajoutent les 24,7 millions d'euros déjà réservés à des programmes en cours.
Selon la Commission européenne, ces fonds sont destinés en partie à la réhabilitation des bateaux utilisés par les garde-côtes tunisiens, ainsi qu'à la collaboration avec des organisations internationales pour la « protection des migrants » et le rapatriement de ces exilés vers leurs pays d'origine.
Ce protocole d'accord entre la Tunisie et l'UE inclut également une aide budgétaire directe de 150 millions d'euros en 2023, alors que le pays fait face à d'importantes difficultés économiques.