LFI menace Emmanuel Macron de destitution : une annonce qui divise au sein du NFP !

20 août 2024 à 11h43 par La rédaction

Tensions au sein du Nouveau Front Populaire. La France Insoumise isole ses alliés avec une menace de destitution d'Emmanuel Macron.

Crédit : Jean-Luc Mélenchon

Une tentative de destitution lancée par La France Insoumise contre le Président de la République Emmanuel Macron divise la gauche et suscite des interrogations sur l’avenir du Nouveau Front Populaire.


La France Insoumise brandit la menace de destitution


Ce dimanche 18 août, La France Insoumise (LFI) a publié un texte dans La Tribune Dimanche menaçant d’engager une procédure de destitution contre le chef d’Etat. Le mouvement politique, dirigé par Jean-Luc Mélenchon, accuse Emmanuel Macron de « coup de force institutionnel contre la démocratie ».


Selon LFI, le refus du président de nommer la candidate du Nouveau Front Populaire (NFP) à Matignon, Lucie Castets, constitue un « manquement » grave à ses devoirs présidentiels. Pour soutenir cette accusation, les élus de LFI invoquent l'article 68 de la Constitution, qui permet au Parlement de destituer le Président pour un tel manquement.


Un avertissement solennel, mais peu de soutien


Les leaders de LFI, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard, ont qualifié cette tribune de « concret d'avertissement solennel ». Ils préviennent qu’ils utiliseront « tous les moyens constitutionnels » pour empêcher ce qu'ils perçoivent comme un abus de pouvoir.


Mais la réalité parlementaire laisse peu de chances à cette initiative. Pour qu’une destitution réussisse, il faudrait une majorité des deux tiers au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat, une hypothèse improbable compte tenu des forces politiques en présence.


La désolidarisation des alliés du NFP


Cette initiative de LFI n’a pas tardé à provoquer des remous au sein de la gauche unie sous la bannière du Nouveau Front Populaire. Le Parti socialiste, par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure, a rapidement pris ses distances, affirmant que « cette tribune n’est signée que par les dirigeants de LFI » et qu’elle « n'engage que leur mouvement ». Olivier Faure a ajouté qu’il privilégierait plutôt le vote d’une motion de censure si un Premier ministre non conforme à « la tradition républicaine » venait à être nommé par Emmanuel Macron.


Les écologistes, représentés par Marine Tondelier, ont également exprimé leur scepticisme. Tout en dénonçant l’ « entêtement » d’Emmanuel Macron, elle a déclaré que « pour ce qui est des écologistes, nous consacrons toute notre énergie à ce que Lucie Castets soit nommée dans les plus brefs délais ».


Un pari risqué pour LFI


Le Parti communiste a aussi pris ses distances avec cette initiative, accusant LFI de « se lancer dans la présidentielle dès maintenant » ; pour le PCF, « ce n’est pas la priorité ». Le parti souhaite avant tout « faire respecter le résultat des législatives ».


Des consultations politiques à l'horizon


En attendant, Emmanuel Macron prévoit de consulter les forces politiques à partir du vendredi 23 août pour former un nouveau gouvernement, près d'un mois et demi après les élections législatives.


Ces consultations pourraient offrir une dernière chance aux membres du NFP de s'accorder sur une stratégie commune, même si la menace de LFI de démettre le Président semble plus symbolique qu’opérationnelle.