Ces 8 médicaments anti-rhume nécessitent désormais une ordonnance !
8 médicaments très consommés en automédication, mais jugés dangereux, nécessiteront une ordonnance dès ce mercredi 11 décembre.
Publié : 11 décembre 2024 à 14h46 par La rédaction
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) franchit un pas décisif pour limiter les risques liés aux médicaments anti-rhume contenant de la pseudoéphédrine.
À compter de ce mercredi 11 décembre, 8 traitements, largement utilisés pour décongestionner le nez, ne seront plus disponibles en vente libre. Leur délivrance sera conditionnée à une prescription médicale, une décision saluée par les professionnels de santé et visant à prévenir des effets secondaires graves.
Les médicaments concernés par cette nouvelle réglementation
La liste des 8 médicaments désormais soumis à ordonnance inclut des marques bien connues comme Actifed Rhume, Actifed Rhume jour et nuit, Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine, Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine, Humex Rhume, Nurofen Rhume Rhinadvil, Rhume Ibuprofène / Pseudoéphédrine, Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène / Pseudoéphédrine.
Ces produits sont disponibles sous forme de comprimés ou de sprays nasaux, et partagent tous un ingrédient commun : la pseudoéphédrine. Selon l’ANSM, leur utilisation inappropriée en automédication a été l’une des principales raisons de cette restriction.
Cette décision vise à endiguer les risques associés, comme l’explique le Dr Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la Fédération des médecins de France : « C’est dommage de courir le risque de faire un AVC ou un infarctus pour un simple rhume ».
Une mesure pour protéger les patients
La pseudoéphédrine, un vasoconstricteur contenu dans de nombreux médicaments anti-rhume, est dans le viseur des autorités sanitaires depuis plusieurs années. Bien que les effets secondaires graves soient rares, ils peuvent être lourds de conséquences, incluant des infarctus, AVC, ischémies ou réactions allergiques sévères.
« Ces effets arrivent sans prévenir, peu importent les antécédents », alerte le Dr Julien Astaing, interrogé par Midi Libre. Il juge « cher payé » le risque de tels événements pour soulager un simple rhume.
L’ANSM, dans ses recommandations, a rappelé que « les symptômes du rhume s’en iront avec ou sans ces médicaments au bout de 7 à 10 jours ».
Pourquoi maintenant ?
La mise en place de cette mesure intervient après des années de débats sur la dangerosité de ces médicaments. Bien que l’ANSM ait régulièrement alerté sur leurs effets indésirables, la réglementation européenne a longtemps freiné leur interdiction pure et simple.
L’Agence européenne du médicament (EMA) considérait, jusqu’à récemment, que les risques n’étaient pas suffisants pour justifier un retrait du marché, bien qu’elle ait imposé des contre-indications supplémentaires.
Les mesures de sensibilisation, telles que l’interdiction de la publicité et la diffusion d’informations auprès des patients, n’ont pas permis de réduire significativement l’exposition aux dangers. En conséquence, l’ANSM a opté pour une restriction via la prescription obligatoire, une étape jugée nécessaire pour protéger la santé publique.
Réactions des professionnels de santé
La décision de l’ANSM est largement saluée par les médecins et pharmaciens, qui alertaient depuis longtemps sur les dangers liés à l’automédication. Ces médicaments, souvent associés à des anti-inflammatoires comme l’ibuprofène, peuvent aggraver certaines conditions médicales, telles que l’insuffisance rénale, ou favoriser des infections bactériennes.
Les professionnels encouragent désormais les patients à adopter des méthodes plus naturelles pour soulager les symptômes du rhume. Lavages de nez, repos, antipyrétiques ou huiles essentielles sont autant d’alternatives proposées.
Une nouvelle ère pour la gestion des médicaments en automédication
Cette évolution marque un tournant dans la gestion des risques liés à l’automédication en France. Avec la prescription obligatoire, les autorités espèrent limiter les dangers et encourager les patients à consulter un professionnel de santé avant de recourir à des traitements aux effets secondaires potentiellement graves.
À l’approche de l’hiver, cette mesure pourrait également sensibiliser le grand public à privilégier des solutions plus sûres et mieux encadrées pour soulager les petits maux saisonniers.