(Cinéma) "L'Île rouge" : fin du rêve post-colonial à Madagascar !

Le synopsis

Début des années 70, sur une base de l’armée française à Madagascar, les militaires et leurs familles vivent les dernières illusions du colonialisme.

L’avis de la rédaction

Le film nous embarque rapidement dans le décor de cette base aérienne. On y suit une famille d'expatriés : le père est militaire, la mère l’a suivi au gré de ses affectations dans les bases des anciennes colonies françaises, en Algérie, au Maroc, puis à Madagascar. On voit cette vie par les yeux de Thomas, l’un des enfants de la famille.

Robin Campillo, le réalisateur, a lui-même vécu dans cette base avec ses parents lorsqu’il était enfant, et donc forcément sans connaître le contexte géopolitique de l’époque. Si le film n’est pas une autobiographie, il s’inspire largement de ses souvenirs.

De ces souvenirs, il ressort une douce vie, comme un rêve. Madagascar est décrit comme une île merveilleuse, avec la vision des habitants de la base militaire. Il faut attendre la dernière partie du film pour voir la colère des malagasis envers la France, leur soif de réelle indépendance.

Elle surgit dans le film alors que l’on aurait presque eu le temps de s’habituer au faux rêve proposé par ce restant de colonialisme. Cela rend cette colère plus forte, plus surprenante. On y découvre alors notamment un texte glaçant de Gallieni, qui avait théorisé les méthodes de colonisation à Madagascar… et le rêve s’envole définitivement.

Robin Campillo était l’invité de Studio B dimanche 28 mai sur Beur FM ; retrouvez le podcast ici !

La bande annonce

L’Île rougeUn film de Robin CampilloAvec Nadia Tereszkiewicz, Quim Gutiérrez et Charlie VauselleAu cinéma le 31 mai