France-Algérie / mémoire : la Commission mixte d'historiens s'est réunie à Alger !
31 mai 2024 à 12h23 par La rédaction
La Commission conjointe d'historiens algériens et français s'est réuni à Alger pour avancer sur le dossier de la mémoire entre Alger et Paris.
Crédit : Chris Stermitz - Pixabay
La Commission conjointe d'historiens algériens et français « Histoire et Mémoire » s'est récemment réunie à Alger, au Centre des Archives nationales algériennes, pour discuter des questions de restitution de biens culturels, archivistiques et autres.
Conduite par Mohamed Lahcen Zeghidi, l’équipe algérienne a invité la partie française à transmettre au président Emmanuel Macron ses préoccupations à ce sujet.
Une liste de biens historiques à restituer
Les historiens algériens ont présenté à leurs homologues français « une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l'Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l'Algérie sous forme de gestes symboliques ».
Cette liste inclut des objets précieux, des reliques et des documents ayant appartenu à des figures éminentes comme l'Émir Abdelkader. Parmi les biens réclamés figurent des ossements de combattants et résistants algériens conservés au Musée des Sciences de l’Homme à Paris. L'Algérie, qui en a déjà reçu 24 en 2021, souhaite récupérer ces restes mortuaires en intégralité.
Discussions intenses mais peu de décisions
Après quatre jours d’intenses discussions, du 20 au 24 mai, les travaux de la commission mixte se sont terminés sans grande décision. Toutefois, le communiqué final, publié lundi 27 mai, a rappelé l'importance de la restitution des archives prises par la France coloniale, notamment au XIXe siècle.
« La partie algérienne présente une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l'Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l’Algérie sous forme de gestes symboliques », indique le communiqué.
Engagement de la France
La partie française a accepté de transmettre au président Emmanuel Macron la liste des biens réclamés par l’Algérie. « La partie française accepte et s’engage à transmettre au président Emmanuel Macron la liste transmise par la partie algérienne afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent l’être le plus rapidement possible », peut-on lire dans le communiqué.
Continuer les négociations
Les historiens des deux pays ont formulé le vœu que le traitement du dossier mémoriel réponde aux aspirations des peuples algériens et français. Ils mettent l’accent sur la nécessité de poursuivre les négociations dans le cadre du groupe de discussion mixte sur la question des archives. « Il est impératif de prendre en compte toutes les dimensions de l’histoire de la période coloniale pour mieux aller de l’avant », a souligné la Commission.
Propositions pour l'avenir
Par ailleurs, la partie française a proposé un préprogramme de rencontres scientifiques pour l’année universitaire 2024-2025, notamment consacrées aux archives. L'objectif est d'institutionnaliser des collaborations étroites, profitables notamment à la jeunesse des deux pays. « Nous devons donner corps à la Déclaration d’Alger d’août 2022 et concrétiser les missions imparties à la Commission mixte », ont insisté les historiens.
Une intervention indispensable d'Emmanuel Macron
Pour restituer certains biens, la promulgation de nouveaux textes de loi est nécessaire. C’est ce qu’a fait Emmanuel Macron en 2021 lors de la restitution de 24 crânes de résistants algériens, en signant une loi permettant de remettre ces restes mortuaires sans passer par le parlement.