Relations France-Algérie : selon Jean-Noël Barrot, les 2 pays ne doivent pas laisser s’installer "une tension durable" !

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, appelle à apaiser les tensions entre l’Algérie et la France.

Publié : 12h28 par La rédaction

Crédit : Jean-Noël Barrot - Facebook

Les relations entre Paris et Alger traversent une période délicate marquée par des tensions croissantes ces derniers mois. À l’Assemblée nationale ce mercredi 15 janvier, Jean-Noël Barrot, a plaidé pour un apaisement des relations bilatérales.


« Ni la France ni l'Algérie n'ont intérêt à ce que s'installe une tension durable entre deux pays voisins », a-t-il affirmé, tout en réitérant sa volonté de se rendre à Alger pour discuter de l'ensemble des sujets qui divisent les deux nations.


Des tensions exacerbées par des dossiers sensibles


Plusieurs événements récents ont contribué à détériorer une relation déjà fragile. Parmi eux, la reconnaissance par Emmanuel Macron en juillet dernier de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. À cela s’ajoutent l’incarcération en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour atteinte à la sûreté de l’État et l’arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens ou binationaux pour des propos haineux.


« Ce que la France entend construire avec le Maroc n’enlève rien à ce qu’elle entend construire avec l’Algérie », a néanmoins assuré Jean-Noël Barrot. Il a également souligné que « la relation entre la France et l’Algérie n’est pas une relation bilatérale comme les autres, c’est une relation d’intimité profonde », appelant à une coopération renforcée pour sortir de l’impasse.


Des enjeux économiques et sécuritaires en toile de fond


Outre les différends politiques, des tensions économiques aggravent les relations. Depuis l’été dernier, les échanges commerciaux entre les deux pays auraient chuté de près d’un tiers. 


Dans un contexte de coopération sécuritaire suspendue depuis l'été 2023, la visite à Alger, ce lundi 13 janvier, de Nicolas Lerner, directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), est perçue comme un signal encourageant. Selon Le Figaro, cette initiative illustre « une volonté d’enrayer la spirale de tensions entre Paris et Alger et de maintenir certains canaux ouverts ».


Une volonté d’apaisement affichée


Pour Jean-Noël Barrot, un apaisement est essentiel, tant les relations entre les deux pays revêtent une importance stratégique et historique. « La France est un pays souverain qui choisit les termes de ses alliances », a-t-il insisté, précisant que la coopération avec le Maroc ne devait pas être perçue comme un obstacle au développement des liens avec l’Algérie.


Le ministre a également rappelé que le président Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou réuniront prochainement les ministres concernés pour « évaluer les suites à donner et les mesures à prendre » afin de relancer les relations franco-algériennes.


Une situation proche de la rupture


Malgré ces appels au dialogue, certains responsables décrivent une relation proche du point de rupture. Les tensions politiques et économiques s’accompagnent d’un climat diplomatique tendu. Jean-Noël Barrot a cependant souligné que, pour qu’une coopération fructueuse se mette en place, « il faut être deux" ».