Accords de 1968 : selon Bruno Retailleau, cet accord "n’a plus lieu d’être" !
Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Alger, le ministre de l'Intérieur appelle à revoir le cadre spécifique de l'immigration algérienne.
Publié : 15h49 par La rédaction
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ravivé un débat délicat en appelant à la fin de l’accord franco-algérien de 1968. Ce texte, qui offre un statut dérogatoire aux ressortissants algériens en matière d’immigration, a été qualifié par le ministre de « daté » et inadapté à la situation actuelle.
Cette déclaration intervient dans un climat diplomatique tendu entre les deux pays, exacerbé récemment par l’affaire de l’expulsion d’un influenceur algérien que l’Algérie a refusé de recevoir.
Un accord historique sous le feu des critiques
Pour Bruno Retailleau, cet accord « n’a plus lieu d’être ». Sur le plateau de BFMTV, il a dénoncé une situation qui, selon lui, « a déformé l’immigration algérienne ». Il appelle à « remettre ce texte sur la table » et à envisager une réforme ou une abrogation pour s’aligner sur le droit commun.
Des relations de plus en plus tendues
Les propos du ministre de l’Intérieur s’inscrivent dans un contexte de tensions diplomatiques accrues entre Paris et Alger.
Le locataire Place Beauvau a pointé du doigt ce qu’il considère comme une « agressivité » de l’Algérie envers la France, estimant que malgré les efforts de réconciliation de Paris, les réponses d’Alger ont été marquées par des « gestes d’agression ». « La fierté française a été blessée », a-t-il affirmé, appelant à des « mesures fortes » pour rééquilibrer le rapport de force.
Ces tensions ont été exacerbées par l’expulsion, le 9 janvier dernier, d’un influenceur algérien depuis la France. L’Algérie ayant refusé de l’accueillir, l’affaire a marqué un nouveau point de crispation entre les deux nations.
La réponse d’Abdelmadjid Tebboune
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a réagi, sans nommer explicitement la France, lors d’un discours prononcé le dimanche 19 janvier à Alger, à l’ouverture des Assises nationales du cinéma. Il a qualifié les récents événements de « regrettables » et a critiqué ceux qui, en France, appellent à suspendre l’aide au développement à l’Algérie.
« Nous assistons à des événements regrettables qui démontrent que certains ignorent tout de l’Algérie, ne connaissent pas l’Algérie », a déclaré Tebboune. Il a ajouté : « L’un dit : on leur donne de l’argent ; un autre dit autre chose. L’Algérie n’a besoin que de Dieu et de ses enfants ».
En référence implicite aux tensions avec la France, le président algérien a affirmé que l’Algérie accueillait ses « amis » avec bienveillance, tout en laissant entendre que ceux qui cherchent à entrer en conflit devront en assumer les conséquences.
Un avenir incertain pour l’accord de 1968
L’appel de Bruno Retailleau à revisiter l’accord de 1968 soulève des questions sur l’avenir des relations entre la France et l’Algérie. Si le ministre estime que cet accord est dépassé, toute modification nécessiterait une négociation diplomatique complexe.