"Djazaïr, bi dami afdik" de Razika Mokrani : un documentaire sur le rôle des femmes algériennes durant la guerre de libération !

Dans ce long-métrage de 72 minutes, en collaboration avec le centre algérien du développement du cinéma (CADC), chaque image qu'il présente transporte dans l'histoire du courage silencieux des femmes d'Algérie, mettant en lumière leur contribution et les sacrifices qu'elles ont consentis lors des moments les plus sombres de notre nation.

Ce long-métrage se déploie comme un précieux tapis de témoignages authentiques, offrant la parole aux femmes qui ont bravé tous les défis, mettant en jeu leur propre vie pour se tenir aux côtés des hommes dans la lutte armée pour l'indépendance de leur pays.

L'objectif de ce documentaire est en phase avec la série commémorative du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté de l’Algérie. Ce film réaffirme avec éloquence la position centrale qu'ont occupée les femmes dans la lutte pour notre indépendance.

Héroïnes de l'indépendance algérienne

Loin de simples figures anonymes, ces femmes sont mises en lumière grâce aux paroles inspirantes de personnalités historiques telles que Rédha Malek, Yacef Saâdi ... Tous ces témoins de l'histoire ont raconté avec émotion et reconnaissance l'abnégation des femmes algériennes dans leur contribution à la Révolution, opposant leur détermination farouche pour obtenir l’indépendance du pays.

Le documentaire navigue à travers les divers rôles assumés par ces femmes exceptionnelles : agentes de liaison, soutien logistique, gardiennes d'armes secrètes, et bien plus encore. Le spectateur est guidé dans l'univers de ces héroïnes anonymes, devenues infirmières, médecins, et même agents de renseignement…

Les chercheurs, tels que le sociologue Aissa Kadri, ainsi que les historiens, tels que Fouad Soufi, offrent des éclairages précieux sur le rôle pivot des infirmières et la pionnière Nafissa Hamoud, première femme médecin algérienne.

Femmes engagées dans la Révolution d'Algérie

Les voix vibrantes de Tahar Gaïd, frère de Malika Gaïd, une infirmière héroïque tombée les armes à la main, résonnent à travers l'écran, aux côtés des récits poignants de Houria Habla et de Ourdia Amrane, surnommée « Dahbia ».

Leur vécu au sein du ministère de l'armement et des liaisons générales (MALG) est précieusement capturé, grâce aux témoignages de Senouci Ouali Ouissi et de Malika Hadjadj Aoual, anciennes moudjahidates du MALG.

Le documentaire prend également une dimension urbaine, explorant le rôle vital joué par les jeunes femmes belles et francophones, telles que Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouaza, Djamila Bouhired et Djamila Boupacha. À partir de 1956, elles se sont engagées avec détermination après l'attentat de la rue de Thèbes à la Casbah d'Alger et ont contribuées de manière significative à la lutte, obéissant à l'ordre du FLN de poser des bombes dans les quartiers européens de la ville.

Un hommage à toutes ces femmes qui ont offert leur vie pour l’indépendance du pays 

À la fin de la projection, Razika Mokrani, la réalisatrice, confie que ce film est une offrande aux femmes moudjahidates, à celles qui ont offert leur vie et leur famille pour l'indépendance. Elle met en garde contre l'oubli qui menace l'engagement féminin pendant la Révolution algérienne. Pour raconter ce sacrifice, elle a parcouru le pays, cherché des archives, ramenant à la vie ces moments cruciaux de l'histoire algérienne.

Ce documentaire est bien plus qu'un hommage, c'est une lettre d'amour à l'endurance des femmes, à leur héroïsme silencieux et à leur contribution majeure à l'indépendance de l'Algérie. Une fois de plus, l'histoire est réécrite, cette fois-ci avec les noms des femmes qui, avec leur sang, ont tracé le chemin vers la liberté.