Gérald Darmanin : "si les gens m’aiment tant mieux, s’ils ne m’aiment pas, ils voteront pour quelqu’un d’autre" !

25 mars 2024 à 14h31 par La rédaction

Dans un entretien exclusif accordé à Beur FM, diffusé ce lundi 25 mars dans les Zinformés, Gérald Darmanin a abordé avec franchise les multiples défis auxquels la France est confrontée tout en partageant ses perspectives d’avenir, non sans évoquer, par un lapsus révélateur, son éventuelle candidature à la présidence en 2027.

Crédit : Beur FM

Face à une situation qualifiée de « difficile » par le ministre de l’intérieur, le pays navigue dans des eaux tumultueuses, marquées par une crise économique persistante, des tensions géopolitiques et une montée de l’extrême droite, notamment du Rassemblement National, sans oublier les conflits internationaux, notamment en Ukraine et en Palestine, Gérald Darmanin reconnaît les défis tout en se voulant résolument combatif. « Un combat n'est jamais perdu d'avance », affirme-t-il.


La stratégie de Gérald Darmanin sur l'immigration, entre prévention et nécessité


Interrogé par Adile Farquane sur la loi Immigration et son impact, surtout dans les quartiers populaires, Gérald Darmanin défend sa position, arguant que l'absence de discussion sur des sujets cruciaux comme la sécurité et l'immigration pousse les électeurs vers l'extrême droite. Il insiste sur l'importance des règles et de l'autorité de l'État, notamment dans les quartiers défavorisés, pour maintenir l'ordre et la justice.


Un combat contre la drogue


En abordant la délicate question de la sécurité et la relation entre la police et les jeunes, Gérald Darmanin admet la complexité de la situation mais refuse l'idée d'une légalisation du cannabis comme solution « le cannabis, c'est une drogue et la drogue, c’est extrêmement mauvais… dans la mesure où on essaie d’interdire le tabac et donc on autoriserait une drogue, ça me parait mauvais signe, deuxièmement c’est le signe d’une défaite politique, parce que vous n’arrivez pas, parce que c’est difficile, vous légalisez ». Pour lui, le respect des règles et l'autorité de l'État restent primordiaux pour garantir la cohésion sociale et la sécurité de tous.


Sécurité et cohésion sociale


La sécurité, un thème récurrent et brûlant, voit Gérald Darmanin admettre une augmentation de la délinquance « des moins de 20 ans » et une insécurité croissante. « Pourquoi c’est comme ça ? D’abord, il y a l’absence du père… Les pères sont moins présents… Le rappel des règles… de plus en plus de femmes seules élèvent leurs enfants ». Il insiste sur la nécessité d'une approche globale, impliquant parents, écoles et institutions, pour rétablir l'ordre et la confiance sociale.


Le ministre de l’intérieur met en avant le travail des forces de l’ordre : « La police, elle règle les problèmes que les parents, que les profs, que l’éducation populaire auraient dû régler depuis longtemps ».


Face à l'augmentation des actes anti-musulmans, Gérald Darmanin appelle à une laïcité active


La question de l'Islamophobie a également été abordée, le ministre de l’intérieur rejetant le terme tout en reconnaissant la hausse des actes anti-musulmans. 


Le ministre de l’intérieur affirme qu’il « n’aime pas trop le terme islamophobie, il n’y a pas de juif-phobie ou de christianophobie, y a de l’antisémitisme, y a des actes anti-musulmans, aujourd’hui ils ont augmenté de 30 % c’est dramatique… C’est pour cela que vous avez vu, j’ai mis tous les policiers et gendarmes pour protéger pour la première fois, toutes les mosquées pendant le ramadan… Je veux dire aux musulmans de France que je suis là pour les protéger, le fait d’être musulman, je suis sûr que cela donne la possibilité d’être un meilleur citoyen encore parce qu’ils respectent les règles et je sais qu’ils sont profondément attachés à respecter les règles ».


Gérald Darmanin rappelle que son ministère a « mis 1 million d’euros par an pour aider les mosquées à s’équiper » pour garantir leur sécurité tout en précisant que « s’en prendre aux religions, s’en prendre au culte musulman, c’est s’en prendre à la République ».


Le locataire de la place Beauvau prône une laïcité active, permettant à toutes les religions de coexister en paix, tout en aidant l'Islam de France à se structurer loin des influences étrangères et des idéologies mortifères. 


Un lapsus révélateur ?


Mais c'est une remarque inattendue qui a retenu l'attention générale : un lapsus révélateur lorsque Gérald Darmanin évoque les perspectives de vote : « si les gens m’aime tant mieux, s’il ne m’aime pas, ils voteront pour quelqu’un d’autre », suggérant ainsi une possible candidature pour les présidentielles de 2027.