Hamou Cheheb, la voix folk-rock algérienne, n’est plus !
8 mars 2022 à 10h36 par Fodil
Le chanteur Hamou Cheheb, nous a quitté le 19 février dernier, à l’âge de 71 ans, suite à une longue maladie, laissant derrière lui des chansons et des livres que le public algérien découvre après sa mort. Retour sur la carrière de celui qui était la voix des immigrés exilés, de la révolte, des travailleurs et des jeunes.
Hamou
Crédit : D.R.
Hamou Cheheb était un virtuose du blues. Né à Bel Abbès en Algérie au sein d’une famille originaire d’Aït Yenni à Tizi-Ouzou, il commence sa carrière de chanteur dans le groupe The Youngers à la fin des années 1960. A l’époque, il reprenait les classiques des Beatles, d’Ottis Redding ou de James Brown dans la corniche d’Oran, les bals et les fêtes des mariages.
L’exil en France
Connu par sa personnalité rebelle, ses ambitions musicales ont été réprimées en Algérie ; il décide donc de s’installer à Paris en 1973.
Écrivain, compositeur et interprète, ses textes ont été inspirés par des chanteurs comme Gaston Coote et Léo Ferré. Il refuse d'enregistrer ses albums avec les grandes maisons de disques, les majors, car Hamou préférerait vivre librement en marge de l'industrie du divertissement pour ne pas obéir à ses lois.
Les albums
En 1981, il enregistre son premier album « Un paradis de gadgets » et crée la surprise avec ses verbes originaux et directs, soutenus par son folk-rock. Nous avons ressenti l'influence de dylaniennes (relatif à Bob Dylan) dans la sortie de Protest-Song.
Deux ans plus tard, en 1983, il sort son deuxième album, « Un ptit bout de tendresse » et récidive en 1989 avec « Le temps file » dans sa collaboration avec Mohamed Hadir.
Hamou Cheheb possède une plume poétique sobre dans laquelle l'humour, l'amour et la mort forment également un triangle des Bermudes. La solitude est le fil conducteur, un thème omniprésent dans son travail.
Après avoir raccroché sa guitare, Hamou Cheheb s’est lancé dans l’écriture d’un gros roman historique dans lequel il aborde l’histoire de l’Algérie subjective.