"Je ne prends pas les musulmans" : un menuisier condamné pour discrimination en Haute-Saône !
30 octobre 2023 à 16h11 par La rédaction
Un artisan menuisier a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et à une amende de 3 500 euros pour avoir discriminé un jeune homme de confession musulmane en refusant de lui offrir un stage.
Crédit : Berta Ferrer - Pixabay
Cette histoire s’est déroulée il y a près de deux ans à Pesmes, en Haute-Saône. Un adolescent placé sous la responsabilité de l'Aide Sociale à l'Enfance se présente à l'atelier de l'accusé, accompagné d'une éducatrice, dans l'espoir de candidater à un stage.
L'artisan, âgé de 52 ans, demande alors son prénom à l'adolescent qui répond « Mohammed ». Cette simple réponse semble avoir déclenché une réaction discriminatoire de la part de l'artisan, qui déclare sans ambages : « Je ne prends pas les musulmans ». « Tu n’as qu’à aller voir tes potes maghrébins, ils auront du boulot pour toi » lui a-t-il déclaré lors de leur rencontre.
La persévérance dans l'intolérance
Lors de l'audience au tribunal de Vesoul, le 26 octobre dernier, l'accusé a choqué l'assistance en confirmant ses propos et en les renforçant avec des discours racistes.
Malgré la gravité de ses paroles, l'artisan a déclaré avec une étrange candeur qu'il ne sait pas feindre l'hypocrisie. « Je conçois la brutalité de mes propos, mais je ne sais pas faire dans l’hypocrisie. J’aurais pu lui dire que j’allais le rappeler, mais je ne sais pas faire », a-t-il affirmé. Pour lui, la brutalité de ses paroles découle de son incapacité à agir autrement.
L'accusé compare l'islamisme au nazisme
Pourtant, l'accusé ne s'est pas arrêté là. Il a comparé l'islamisme au « nazisme », une analogie aussi infondée que choquante pour l'assemblée présente. Le juge a finalement dû intervenir pour mettre un terme à cette déclaration outrancière.
En plus de sa peine de prison avec sursis et de l'amende, l'artisan a été contraint de verser une somme de 600 euros au jeune homme en réparation du préjudice moral qu'il lui a infligé.