La vitesse sur le périphérique parisien passera à 50 km/h dès le 1er octobre !

9 septembre 2024 à 13h15 par La rédaction

La vitesse sur le périphérique parisien va bientôt changer, annonce d'Anne Hidalgo.

Crédit : Guilhem Vellut - Wikipédia (CC BY 2.0)

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a confirmé lundi 9 septembre sur RTL que la vitesse sur le périphérique parisien serait limitée à 50 km/h à partir du 1er octobre 2024. « Ça relève de ma décision », a-t-elle affirmé.


Cette réduction de la vitesse de 70 à 50 km/h, déjà annoncée en novembre 2023, fait partie d’un plan plus large visant à améliorer la qualité de vie des Parisiens, notamment en réservant une voie au covoiturage. Toutefois, cette décision continue de diviser la classe politique et de susciter des réactions mitigées.


Une mesure en faveur de l’environnement


La limitation de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique s’inscrit dans la volonté de la municipalité de réduire la pollution de l’air et les nuisances sonores. Cet axe, emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules, est l’une des principales artères urbaines d’Europe.


Selon les données de la mairie, environ 80% des voitures circulant sur le périphérique n’ont qu’un seul occupant, renforçant ainsi la nécessité de promouvoir des alternatives comme le covoiturage.


La vitesse maximale sur cette ceinture routière longue de 35 km avait déjà été abaissée par étapes : de 90 km/h à 80 km/h en 1993, puis à 70 km/h en 2014. Cette nouvelle réduction à 50 km/h vise donc à poursuivre les efforts engagés depuis plusieurs années pour rendre la circulation moins polluante et moins bruyante. « Nous travaillons sur cette question depuis longtemps, ce n’est pas un sujet nouveau », a ajouté Anne Hidalgo.


Polémique et tensions avec l'État


Si la Mairie de Paris défend cette mesure comme étant bénéfique pour la qualité de vie et l’environnement, elle fait face à une opposition farouche de la part du gouvernement et de certains élus.


L’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, avait déjà signalé en 2023 que l’État ne validerait pas cette décision sans son accord, rappelant que le périphérique est considéré comme « un axe d’intérêt national ».


La préfecture de Police, gestionnaire de cette voie routière, a également exprimé des réserves, indiquant que la réduction de la vitesse ne pourrait être décidée sans consultation préalable.


D’autres membres du gouvernement ont critiqué la mesure. L’ancienne ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, l’a qualifiée de « mesure antisociale », soulignant qu’elle pourrait entraîner davantage de bouchons et, par conséquent, une augmentation des émissions de CO2.


Un impact mesuré sur les nuisances sonores


Cependant, David Belliard, adjoint écologiste à la voirie de la capitale, a maintenu que cette mesure servait « l’intérêt collectif ». En janvier, il avait rappelé les bénéfices de la réduction de la vitesse à 70 km/h en 2014, qui avait entraîné une diminution des nuisances sonores pour les riverains : « un peu plus d’un décibel en moins la nuit, et 0,5 décibel le jour ». Selon lui, la baisse à 50 km/h pourrait amplifier ces effets positifs, notamment pour les quartiers les plus proches du périphérique.


Vers une mise en œuvre contestée


Malgré les oppositions, la Mairie de Paris semble déterminée à mettre en œuvre cette nouvelle limitation de vitesse. La question reste toutefois de savoir si l’État acceptera cette mesure et si des ajustements seront nécessaires pour garantir son application.


Quoi qu’il en soit, l’annonce d’Anne Hidalgo fait écho à une série de mesures prises ces dernières années pour limiter la place de la voiture dans la capitale, comme la réduction de la vitesse à 30 km/h dans la plupart des rues de Paris depuis 2021.