Lettre d’Emmanuel Macron aux Français : le président ferme la porte au NFP !
11 juillet 2024 à 14h38 par La rédaction
Le président de la République refuse de nommer un Premier ministre du Nouveau Front populaire malgré leur avance aux législatives.
Crédit : Emmanuel Macron - Facebook
Emmanuel Macron s’est adressé aux Français pour la première fois depuis le second tour des législatives dans une lettre publiée dans la presse régionale publiée mercredi 10 juillet.
Le président de la République appelle les forces politiques républicaines à « bâtir une majorité solide » et à faire des « compromis ».
Cette lettre intervient dans un contexte où le Nouveau Front populaire (NFP) est arrivé en tête des élections, mais sans obtenir la majorité absolue.
Un appel à la coalition
Emmanuel Macron refuse de céder les clés du gouvernement au seul NFP. « Les résultats démontrent que personne ne l'a remporté », écrit-il, insistant sur la nécessité de constituer une majorité absolue avant de nommer un Premier ministre.
Il exhorte les partis élus grâce au Front républicain contre l'extrême droite à s'accorder sur « quelques grands principes pour le pays, de valeurs républicaines claires et partagées, d’un projet pragmatique et lisible ».
Jean-Luc Mélenchon monte au créneau
Cette prise de position a suscité de vives réactions. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, critique Emmanuel Macron pour son refus de reconnaître la victoire du NFP : « Il doit s’incliner », a-t-il déclaré.
De son côté, Marine Tondelier, patronne des Écologistes, a insisté sur le fait que « la logique institutionnelle dicte d’appeler les chefs de partis du NFP » pour proposer un Premier ministre.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a quant à lui appelé à « respecter son devoir de républicain » et à nommer un Premier ministre de gauche « le plus tôt possible ».
La présidente de La France Insoumise fustige Emmanuel Macron
Mathilde Panot, députée Insoumise, a dénoncé un « coup de force présidentiel qui nie le résultat des urnes » et accuse le chef d’Etat de vouloir accaparer le pouvoir, alors que le NFP a obtenu le plus de sièges aux élections. Manon Aubry, eurodéputée Insoumise, a également parlé de « déni de réalité » de la part du chef de l’État.
Critiques de l’extrême droite
Marine Le Pen a qualifié la situation de « bourbier » et la lettre d’Emmanuel Macron de « cirque indigne ». Jordan Bardella, président du RN, a accusé le chef de l’État de « paralyser le pays en positionnant l'extrême gauche aux portes du pouvoir » après des « arrangements indignes ».
Les syndicats inquiets
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a demandé à Emmanuel Macron « de sortir du déni » : « Il faut qu'il entende le résultat des urnes », a-t-elle estimé, exhortant le président à nommer un Premier ministre proposé par le NFP.
Marylise Léon, numéro 1 de la CFDT, a regretté que le président « ne parle pas vraiment aux Français ». Elle a rappelé les attentes des travailleurs en matière de pouvoir d'achat et de conditions de travail.
La CGT cheminots appelle à des rassemblements
Dans un communiqué, la CGT cheminots appelle à des rassemblements devant les préfectures et à proximité de l’Assemblée nationale à Paris le jeudi 18 juillet. Le syndicat « exige le respect des urnes » et demande la constitution d'un gouvernement « autour du programme du Nouveau Front populaire ».
La Fédération CGT des cheminots incite à la mobilisation pour exiger un gouvernement issu du Nouveau Front populaire, invitant Emmanuel Macron à respecter les résultats des élections législatives.