Mehdi Charef lauréat du Prix Littéraire du Palais de la Porte Dorée 2020
24 juin 2020 à 11h58 par Manuel Mariani
Le Prix littéraire de la Porte Dorée 2020 a été attribué à Mehdi Charef pour Rue des pâquerettes aux éditions Hors d'Atteinte.
Crédit : D.R.
Rue des Pâquerettes
1962, Nanterre, bidonville de la rue des pâquerettes. Le petit Mehdi, ses frères, ses sœurs et sa maman arrivent tout droit de la région de Tlemcen pour retrouver le père de famille, travailleur en France depuis plusieurs années et installé dans un baraquement de fortune, au sein d’un environnement quasi uniformément algérien.
Du haut de ses dix ans, Mehdi observe et commente ce qui l’entoure avec acuité, intelligence, parfois même avec humour.
Auteur du premier roman écrit par un écrivain d’origine algérienne (Le thé au harem d’Archi Ahmed), Mehdi Charef n’avait encore jamais abordé de front son arrivée en France. Selon les mots de ses éditrices : « Il décrit le froid, la boue, l’humiliation du bidonville et le racisme ordinaire d’une France ou les ratonnades étaient banales, mais aussi l’instituteur qui leur apprend à aimer la vie autant que Victor Hugo ou la douceur d’une voisine. Comme un retour aux premiers mots d’une histoire qui a ensuite déraillé, Rue des Pâquerettes revient sur les raisons profondes pour lesquelles la France vit, aujourd’hui encore, l’immigration comme un problème. »
Comme il le confie, ce livre est aussi un hommage ému à sa mère.
Mehdi Charef sera l'invité de Philippe Robichon dans le Book Club du dimanche 28 juin.
« Le prix de cette 11e édition du Prix littéraire du Palais de la Porte Dorée est décerné à Mehdi Charef pour Rue des Pâquerettes. […] C’est un enfant algérien qui parle de son itinéraire et de son rapport à ses parents mais dans un espace surprenant, celui d’un bidonville de Nanterre. C’est un texte très émouvant. Il y a une écriture transparente, sans emphase, mais qui finit par toucher le lecteur. »Nedim Gürsel, président du jury
« J’ai bien aimé ce livre, même si ce que vit le narrateur, un gamin d’une dizaine d’années débrouillard et observateur, est loin d’être un conte de fées. J’ai trouvé ce récit passionnant et loin d’être accusateur ou pleurnichard. C’est un récit captivant, qui parle de déracinement et de coutumes, et l’utilisation fréquente des expressions arabes ajoute de la véracité à cette histoire. »Harishwar, lycéen au Lycée Jules Verne (Val d’Oise)
A propos de Mehdi Charef :
Né en Algérie en 1952, romancier, scénariste et cinéaste, Mehdi Charef est arrivé en France en 1962. Il a connu les bidonvilles, les cités de transit et l’usine avant de publier quatre romans, tous au Mercure de France, et de réaliser onze films, dont Le Thé au harem d’Archimède(1984) et Graziella (2005).
Le Jury 2020 :
Cet année le jury était présidé par l’écrivain Nedim Gürsel. Le jury était composé de Kaoutar Harchi, écrivaine et sociologue, Mathieu Simonet, écrivain, Judith Roze, directrice du Département Langue française, Livre et Savoirs - Institut français, Sébastien Zaegel, délégué général de l’Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis et Fernando Barros, libraire, Librairie Tschann.
Grace au soutien de la Fondation SNCF, deux classes de lycées de la région Île-de-France, lycées Paul Valery (Paris) et Jules Verne (Cergy), ont été associés au jury du prix.
La sélection de cette 11e édition comprenait 7 autres titres choisis par le comité de lecture interne du Palais : Le ghetto intérieur de Santiago H. Amigorena, Rhapsodie des oubliés de Sofia Aouine, Zébu boy d’Aurélie Champagne, Mur Méditerranée de Louis-Philippe Dalembert, Les métèques de Denis Lachaud, Un soleil en exil de Jean-François Samlong et Tous tes enfants dispersés de Beata Umubyeyi-Mairesse.