Noura, l'histoire d'une diva algérienne !

6 juin 2022 à 18h32 par La rédaction

Noura s’en est allée pour toujours le 1er juin 2014. L’artiste est décédée il y a 8 ans des suites d’une longue maladie, laissant derrière elle un héritage artistique qui se transmet de génération en génération.

Ses yeux de jais, sa longue chevelure brune, sa voix angélique et son sourire nostalgique ont bercé la jeunesse des algériens au début des années 1970. La grande chanteuse algérienne Noura s’est éteinte à Paris il y a 8 ans, à l'âge de 72 ans.


Née Fatima-Zohra Badji à Sidi Amar en 1942 et originaire de Cherchell, elle fait ses débuts sur Radio Alger. « Elle se fait remarquer en interprétant des pièces de théâtre et des opérettes. Elle s’impose très vite comme l’une des plus grandes chanteuses algériennes de l’époque », relate la chercheuse Naïma Yahi. C'est là aussi, dans les couloirs de la radio, qu'elle rencontre son Pygmalion et l'amour de sa vie, l'écrivain, compositeur et interprète Kamel Hammadi.


Arrivée en France en 1959, elle découvre Paris, ses lumières et la famille élargie des chanteurs maghrébins exilés. Elle connaît ensuite un grand succès auprès de la diaspora maghrébine jusqu'en 1971, date à laquelle elle se voit décerner le prix du disque d’or chez Pathé Marconi, pour ses ventes de disques en France.


Elle enregistre tout au long des années 1970 des clips colorés et poursuit sa carrière des deux côtés de la Méditerranée avec son mari, l'auteur-compositeur Kamel Hamadi.


Voix féminine et de l’exil, l’artiste a accompagné la jeunesse des enfants issue de l’immigration à travers ses chants nostalgiques qui rappellent tous les recoins de l’Algérie.


Son travail est récompensé en 2008 lorsqu’elle reçoit avec son mari les insignes du chevalier des Arts et des Lettres au nom de la République Française de la part des membres du groupe Zebda. Cette consécration est le symbole du rayonnement de la culture en France.


Ses chansons, composées, enregistrées et jouées depuis les bords de Seine, résonnent encore chez les héritiers français de nombreux immigrés maghrébins, ainsi qu’en Algérie.


Noura était avec Hnifa, Saloua, Bahia Farah ou encore Warda El Djazaïria, l'héritière d'Oum Kalthoum. Elles auront toutes marquées de leur empreinte la musique algérienne, faisant de la scène un espace de liberté et de libération.