Périphérique parisien : entre oppositions et incertitudes, l’abaissement de la vitesse de 70 à 50 km/h entrera en vigueur en 2 temps dès le 1er octobre !
La nouvelle limitation de vitesse sur le boulevard périphérique parisien sera progressivement mise en place à partir du 1er octobre, avec une généralisation prévue pour le 10 octobre.
Publié : 30 septembre 2024 à 15h35 par La rédaction
Crédit : Guilhem Vellut - Wikipédia (CC BY 2.0)
À partir de ce mardi 1er octobre, la vitesse maximale autorisée sur le boulevard périphérique parisien sera progressivement réduite à 50 km/h. Cette décision, annoncée par la mairie de Paris, s’inscrit dans une démarche visant à réduire les nuisances sonores et la pollution atmosphérique, tout en transformant cette autoroute urbaine en « boulevard urbain ».
Malgré le soutien de la municipalité, la mesure suscite de vifs débats, notamment avec la préfecture de police et certains élus régionaux.
Une mise en œuvre progressive
La mairie de Paris a officialisé que la réduction de la vitesse, actuellement fixée à 70 km/h, s'appliquera d’abord sur un premier tronçon dès ce mardi 1er octobre, avant d’être généralisée à l’ensemble du périphérique d’ici le 10 octobre. Il faudra le temps de changer les 160 panneaux de signalisation pour ajuster l’indication de la nouvelle limite.
Selon Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris, une « période de transition » sera mise en place, durant laquelle aucune verbalisation ne sera effectuée, permettant aux conducteurs de s'adapter à cette nouvelle règle.
Les enjeux de la limitation à 50 km/h
L’objectif principal de cette mesure est de réduire les nuisances pour les 550 000 personnes vivant près du boulevard périphérique, dont environ 30 000 résidants dans des zones où les niveaux de bruit dépassent les valeurs réglementaires.
Selon Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif, une baisse de la vitesse à 50 km/h pourrait entraîner « un gain non négligeable de 2 à 3 décibels », principalement la nuit, quand la circulation est moins dense et que le bruit est le plus nuisible pour la santé.
Outre la réduction des nuisances sonores, la mairie espère également que cette mesure incitera à diminuer « l'auto-solisme » (le fait de circuler seul en voiture), un phénomène observé chez plus de 80% des véhicules empruntant le périphérique.
À cet égard, la Ville souhaite maintenir la voie réservée, mise en place pendant les Jeux olympiques, pour les bus, taxis et les véhicules en covoiturage. Cependant, cette décision fait l’objet de discussions avec la préfecture de police.
Des oppositions et des incertitudes sur les effets
La limitation à 50 km/h ne fait pas l'unanimité. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, ainsi que d’autres acteurs régionaux, s’opposent à cette mesure, craignant qu’elle ne crée des embouteillages supplémentaires et n’aggrave la congestion de la circulation.
Elle plaide plutôt pour l'utilisation d'enrobés phoniques, un revêtement capable de réduire les nuisances sonores de façon plus significative. « Paris a déjà dépensé 18 millions d’euros pour recouvrir la moitié du périphérique d’enrobés phoniques », rappelle Dan Lert, adjoint écologiste à la mairie de Paris. Toutefois, ces revêtements perdent leur efficacité au bout de dix ans, ce qui complique leur usage à long terme.
En ce qui concerne la pollution atmosphérique, les effets de la réduction de vitesse sont moins clairs. L’Agence de l'environnement (Ademe) avait déjà noté, dans une étude de 2014, que les résultats des baisses de vitesse sur des axes comparables étaient mitigés.
Selon l'Ademe, rouler moins vite sur autoroute réduit généralement les émissions de gaz toxiques, mais sur des axes urbains comme le périphérique, la situation est plus complexe, et des bouchons pourraient provoquer des reports de pollution sur d’autres voies.
La vérification de la légalité par la préfecture
La préfecture de police, dirigée par Laurent Nuñez, a annoncé qu'elle allait vérifier la légalité de l’arrêté municipal imposant cette réduction de vitesse. La préfecture souhaite notamment s'assurer que toutes les consultations nécessaires, auprès des collectivités concernées, ont bien été menées. Si des irrégularités sont constatées, des ajustements pourraient être demandés par l’État.