Une journée contre les violences faites aux femmes organisée à la Grande Mosquée de Paris !
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, La Grande Mosquée de Paris a rassemblé des experts, représentants religieux et acteurs engagés autour de cet événement.
Publié : 26 novembre 2024 à 15h12 par La rédaction
Crédit : La Grande Mosquée de Paris
La Grande Mosquée de Paris a accueilli ce lundi 25 novembre 2024, une journée d’étude et de réflexion consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Cet événement, organisé à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, a réuni des experts de diverses disciplines, des responsables religieux, des écrivains et des acteurs du terrain.
Le recteur de la Grande Mosquée, Chems-eddine Hafiz, a ouvert cette journée en insistant sur l’urgence de lutter contre ce fléau mondial, qui constitue une « violation flagrante des droits humains ». Il a notamment souligné la nécessité d’une approche globale, alliant valeurs religieuses et action concrète, pour éradiquer les violences faites aux femmes.
L’apport des traditions religieuses et culturelles
La matinée a débuté avec deux tables rondes riches en échanges. La première, intitulée « Quand les cultes s’expriment : pour quelles valeurs religieuses en faveur des femmes ? », a exploré les perspectives offertes par les grandes traditions religieuses pour défendre les droits des femmes.
Des représentants de l’islam, du christianisme, du judaïsme et du bouddhisme ont pris la parole pour discuter des valeurs spirituelles promouvant l’égalité et le respect. Parmi les intervenants figuraient Cheikh Rachid Benchikh, imam de la Grande Mosquée de Paris, Père Antoine Guggenheim, prêtre de la paroisse Notre-Dame-d’Espérance à Paris, Gabriel Hagaï, rabbin, et Minh-Tri Vo, ancienne présidente de l’Union bouddhiste de France. Chaque intervention a mis en avant les enseignements religieux en faveur de la dignité des femmes et la nécessité d’une alliance interconfessionnelle pour sensibiliser et agir.
La seconde table ronde s’est concentrée sur le rôle des femmes en islam avec comme thématique « les femmes en islam : comment éclairer le passé et le présent », tout en abordant à la fois les héritages historiques et les défis contemporains.
Des intervenants tels que Abdelali Mamoun, imam intervenant dans l'émission « L'islam au Présent » tous les samedis à 10h sur Beur FM, Kahina Bahloul, islamologue, et l’écrivain Marek Halter ont discuté des moyens d’éclairer la place des femmes dans cette tradition, tout en mettant en avant des pistes pour lutter contre les discriminations.
L’après-midi consacrée aux réalités du terrain
Après une pause, l’événement s’est poursuivi avec des échanges centrés sur les violences subies par les femmes et les réponses concrètes à apporter. Une table ronde intitulée « Identifier, aider, en parler : quelles sont les réalités de l’accompagnement des femmes victimes de violences multiples ? » a permis de mettre en lumière le travail des acteurs de terrain. Ghada Hatem, gynécologue et fondatrice de la Maison des femmes, ainsi que Cosette Fébrissy, psychologue clinicienne, ont partagé leur expertise sur l’accompagnement médical et psychologique des victimes.
Un autre débat, intitulé « Violences faites aux femmes : la loi évolue-t-elle assez vite ? », a analysé les avancées législatives en France et ailleurs. Des personnalités telles que Dominique Attias, avocate et présidente du Conseil d’administration de la Fondation des avocats européens, et Fatiha Keloua-Hachi, députée, ont discuté des lacunes juridiques persistantes et des réformes nécessaires pour mieux protéger les femmes.
Un témoignage poignant pour conclure
La journée s’est achevée avec l’intervention émouvante de Djaïli Amadou Amal, écrivaine engagée contre les injustices faites aux femmes. Lors d’une conversation avec le journaliste Loïc Barrière, elle a partagé son expérience et son combat pour défendre les droits des femmes à travers son œuvre. « Les violences faites aux femmes ne sont pas seulement une question sociale, mais une violation fondamentale des droits humains », a-t-elle affirmé avec force, et appelle à une mobilisation collective pour transformer les mentalités et mettre fin à ces injustices.
Une mobilisation essentielle
Cette journée d’étude, rythmée par des discussions croisées entre acteurs religieux, scientifiques et militants, a permis de dresser un panorama des enjeux liés aux violences faites aux femmes. Elle a aussi rappelé que le combat contre ce fléau exige une mobilisation collective et des efforts continus pour garantir la dignité et la sécurité de toutes les femmes, en France comme dans le monde.
En clôture, Chems-eddine Hafiz a salué l’engagement des participants et insisté sur la nécessité de poursuivre ces échanges pour transformer les mentalités et agir concrètement contre les violences faites aux femmes. L’événement s’est terminé sur une note conviviale avec un cocktail, permettant aux participants de poursuivre les discussions informelles.