Brevet obligatoire, groupes de besoins, épreuve anticipée de maths au bac… Anne Genetet lance "l’Acte 2 du Choc des Savoirs" !

12 novembre 2024 à 14h29 par La rédaction

La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, poursuit le plan initié par Gabriel Attal, avec des mesures pour renforcer les acquis des élèves et adapter l’enseignement aux besoins individuels.

Anne Genetet
Crédit : Anne Genetet

Un an après les premières annonces de Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet reprend le flambeau avec ce qu’elle appelle « l’Acte 2 du Choc des savoirs ».

Dans un entretien accordé à l’AFP, la ministre déclare vouloir « relancer l’ascenseur scolaire » et élever le niveau des élèves français, tout en répondant aux critiques et aux contraintes budgétaires.

Elle a détaillé les nouvelles mesures depuis une école à L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), avec un objectif clair : offrir une trajectoire stable et cohérente aux élèves et au personnel éducatif pour la rentrée 2025.

Des groupes de besoins adaptés aux collégiens

Parmi les mesures phares, Anne Genetet confirme le maintien des groupes de besoins en mathématiques et en français pour les élèves de 6e et 5e, une initiative déjà lancée en 2024. Ce dispositif, qui regroupe les élèves en fonction de leurs compétences, vise à renforcer les acquis fondamentaux.

Cependant, pour les classes de 4e et 3e, la mise en œuvre est allégée : les élèves ne seront en groupe de besoin qu’une heure par semaine, alternant chaque semaine entre le français et les mathématiques. « Les élèves les plus en difficulté seront dans des effectifs réduits », précise la ministre.

En parallèle, le programme « devoirs faits » et les stages de réussite, qui offrent un accompagnement supplémentaire en dehors des heures de cours, seront étendus. Ces dispositifs toucheront 800 000 collégiens dès la rentrée prochaine, permettant à chaque élève de bénéficier d’un soutien adapté.

Un brevet obligatoire pour l’entrée en seconde en 2027

Le brevet des collèges deviendra un passage obligatoire pour l’entrée en seconde à partir de 2027, une mesure qui concernera les élèves actuellement en classe de 5e. Ceux qui n’obtiendront pas le brevet auront la possibilité de rejoindre un CAP ou une classe de « prépa-seconde » afin de consolider leurs connaissances avant d’intégrer le lycée général.

Ce dispositif, en expérimentation depuis septembre, vise à offrir une seconde chance aux élèves en difficulté. Actuellement, 14% des collégiens échouent au brevet, un chiffre que la ministre espère réduire avec ces mesures.

Réforme du brevet : des ajustements dès 2025

La réforme du brevet, abandonnée l’année dernière, est relancée et introduira des changements dès 2025. Pour valoriser l’enseignement moral et civique (EMC), les notes d’histoire-géographie et d’EMC seront désormais présentées séparément.

En outre, une mention « très bien avec félicitations du jury » sera créée pour les élèves obtenant une note de 18 sur 20 ou plus, afin de récompenser les excellences.

À partir de 2026, l’équilibre entre contrôle continu et examen final sera modifié, avec 40% de la note basée sur le contrôle continu en 3e et 60% sur les épreuves finales. 

Une épreuve anticipée de mathématiques au baccalauréat

Pour les lycéens, une épreuve anticipée de mathématiques sera instaurée dès la fin de la première, à partir de juin 2026. Elle comptera pour le baccalauréat 2027, suivant le modèle de l’épreuve anticipée de français.

Cette initiative répond à la volonté de replacer les mathématiques au cœur des enseignements et de renforcer le niveau scientifique des lycéens. Les détails du programme et le coefficient de cette épreuve seront précisés ultérieurement.

Davantage de moyens pour encadrer les élèves en difficulté

Anne Genetet prévoit de renforcer les équipes pédagogiques en recrutant entre 1 000 et 1 500 enseignants supplémentaires, une partie de ce personnel étant issue de redéploiements internes.

De plus, 150 conseillers principaux d’éducation et 600 assistants d’éducation (AED) seront affectés dès janvier 2025 aux collèges les plus sensibles. « On ne peut pas progresser ni apprendre en toute sérénité si on se sent en insécurité », a déclaré la ministre.

L’État mise sur des manuels labellisés pour renforcer l’enseignement en primaire

Dans le cadre de l’amélioration des ressources pédagogiques, Anne Genetet annonce que les manuels scolaires seront progressivement labellisés. À partir de la rentrée 2025, les manuels de français et de mathématiques pour les classes de CP et CE1 seront les premiers à recevoir ce label, assurant un matériel de qualité répondant à un cahier des charges national. L’État s’engage également à financer ces manuels pour les écoles en REP, REP+ et dans les communes rurales.