Coopération migratoire et sécuritaire : Bruno Retailleau en visite éclaire au Maroc !

Arrivé à Rabat dimanche 13 avril au soir, Bruno Retailleau entame ce lundi 14 avril une visite officielle de courte durée au Maroc. Au programme : une série d’échanges avec son homologue marocain Abdelouafi Laftit autour de dossiers sensibles comme la coopération migratoire, la sécurité, le trafic de drogue et la lutte contre le terrorisme.

Ce déplacement s’inscrit dans le prolongement de la dynamique relancée en octobre dernier, lors de la visite d’État d’Emmanuel Macron. Le président de la République avait alors annoncé un « partenariat renforcé » entre les deux pays, notamment pour traiter les questions migratoires, longtemps source de tensions entre Paris et Rabat.

Un partenariat en voie de consolidation

Cette visite a pour objectif, selon les services de Bruno Retailleau, de « consolider les avancées » enregistrées ces derniers mois avec le Maroc. Les discussions portent notamment sur la délivrance des laissez-passer consulaires, nécessaires pour expulser les ressortissants marocains en situation irrégulière en France. L’absence ou la lenteur de ces documents freine régulièrement les reconduites à la frontière, un point de blocage que Paris souhaite voir évoluer.

« Si vous ne nous délivrez pas plus de laissez-passer consulaires pour expulser vos ressortissants délinquants, de notre côté, nous délivrerons moins de visas à vos ressortissants », avait déjà averti le ministre dans des déclarations passées. Une stratégie de fermeté assumée, qui avait conduit en 2021-2022 à une réduction de moitié du nombre de visas délivrés aux Marocains, alimentant une vive tension diplomatique.

Depuis, les relations entre les deux capitales se sont nettement améliorées, notamment après la reconnaissance par la France, à l’été 2024, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Une visite dans un contexte régional tendu

Dans ce contexte, le passage de Bruno Retailleau à Rabat, bien que bref, vise aussi à adresser un message politique fort. Il marque la volonté de maintenir le dialogue avec le Maroc sur des sujets communs, en particulier la lutte contre l’immigration illégale et les différents trafics, des préoccupations partagées des deux côtés de la Méditerranée.

Réadmissions et sécurité : au cœur des discussions

La question des réadmissions de ressortissants marocains reste un point central. Lors de sa conférence de presse tenue jeudi dernier, à l’occasion de ses six mois au ministère, Bruno Retailleau avait précisé vouloir faire le point sur les progrès obtenus en matière de coopération administrative et consulaire.

En parallèle, la lutte contre le crime organisé, le trafic de drogue, le terrorisme ou encore la prévention des incendies figurent aussi à l’agenda des échanges avec Abdelouafi Laftit. Des enjeux stratégiques dans un contexte de pression migratoire croissante et de menaces sécuritaires transnationales.

Une volonté politique affirmée

En 2023, la France avait accordé 238 000 visas aux ressortissants marocains. Elle avait aussi procédé à 1 680 retours forcés. Ce chiffre, jugé insuffisant par les autorités françaises, alimente un débat récurrent à Paris sur l’efficacité de la politique migratoire.

En revenant au Maroc, Bruno Retailleau entend montrer que des résultats peuvent être obtenus à travers un dialogue bilatéral franc et exigeant. Sa visite, bien que court, a donc pour objectif de faire avancer concrètement les engagements pris lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI.