CROUS : le repas à 1 euro pour tous les étudiants adopté en commission des Finances !

La commission des Finances adopte l'amendement pour des repas à 1 euro dans les CROUS pour tous les étudiants.

Publié : 3 novembre 2024 à 10h37 par La rédaction

Cantine
Crédit : Hans - Pixabay

La commission des Finances de l'Assemblée nationale a approuvé mardi 29 octobre un amendement visant à généraliser le repas à 1 euro dans les restaurants universitaires du CROUS pour tous les étudiants.

Actuellement réservé aux boursiers et aux étudiants en situation de précarité, ce dispositif pourrait bientôt s'étendre à l'ensemble des jeunes inscrits dans l'enseignement supérieur. Portée par le groupe Écologiste et Social, cette proposition devra cependant franchir l'étape décisive du vote final sur le budget le 5 novembre.

Un amendement pour lutter contre la précarité étudiante

Initialement mis en place en 2020 pour les étudiants boursiers, le repas à 1 euro a été progressivement élargi aux non-boursiers en grande difficulté. Le nouvel amendement adopté par la commission des Finances vise désormais à offrir cet avantage à tous les étudiants, quelle que soit leur situation familiale ou financière, pour un coût estimé à 90 millions d'euros par an pour l'État.

Des voix partagées au sein de l’hémicycle

L’adoption de cet amendement ne fait toutefois pas l’unanimité. Thomas Cazenave, député Renaissance et rapporteur spécial du projet de loi de finances, s'est opposé fermement à cette généralisation, la qualifiant de « très régressive » et « injuste ».

Selon lui, « offrir un repas gratuit à tous les étudiants, quels que soient les revenus familiaux, n'est pas équitable ». Il a rappelé que le tarif normal d’un repas au CROUS, fixé à 3,30 euros, reste accessible et constitue déjà un effort significatif de la part de l'État, qui finance la majorité des coûts (un repas revient en réalité à 8 euros).

Un soutien fort de l’UNEF et de l’opposition

À l’inverse, la mesure reçoit un large soutien de la part de syndicats étudiants et de certains partis d'opposition. Salomé Hocquard, vice-présidente de l’UNEF, salue cette décision, qu’elle juge essentielle pour faire face à la précarité alimentaire chez les jeunes. « Un étudiant sur quatre est boursier, mais un étudiant sur deux saute un repas par jour », a-t-elle souligné.

L’UNEF espère que cette initiative sera confirmée en plénière, bien qu’elle soit consciente des obstacles à venir. Le syndicat milite également pour une réforme plus large, visant à instaurer une allocation d’autonomie universelle pour les étudiants, qui permettrait de garantir un revenu stable sans dépendre d’un emploi en parallèle des études.

Du côté de l’Assemblée, plusieurs députés de l'opposition soutiennent cette généralisation, arguant que l'universalité de l'accès au repas à 1 euro incarne un principe républicain fondamental. « Le principe d’universalité de droit est un principe profondément républicain », a affirmé Aurélien Lecoq, député LFI.

Même le Rassemblement National a indiqué qu'il soutiendrait cette mesure, Jean-Philippe Tanguy déclarant que son parti votera en faveur de l’amendement pour garantir un repas abordable à tous les étudiants.

Prochaine étape : le vote final sur le budget

Le sort de cette mesure dépendra du vote solennel du projet de loi de finances, prévu le 5 novembre à l’Assemblée nationale. Si les députés ne parviennent pas à adopter le texte dans les délais impartis, ou si l'amendement est rejeté, c’est la version initiale du gouvernement, sans cette disposition, qui sera transmise au Sénat.