Grande mosquée de Paris : Chems-eddine Hafiz appelle les mosquées à "sensibiliser les fidèles sur les dangers imminents qui guettent notre nation" !
Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, appelle à une mobilisation générale pour défendre les valeurs républicaines.
Publié : 13 juin 2024 à 15h45 par La rédaction
Dans le tourbillon que vit la France actuellement, Emmanuel Macron, le maître des horloges politiques, a surpris le pays en annonçant, dimanche dernier, la dissolution de l'Assemblée nationale.
Cette annonce a plongé la France dans une période d'incertitude, accentuée par la montée de l'extrême droite lors des élections européennes, où le Rassemblement National (RN) a enregistré une victoire écrasante.
Une victoire nourrie par la frustration ?
La victoire de Jordan Bardella et Marine Le Pen ne peut être réduite à une simple série de manœuvres politiques, mais doit être comprise à travers un ensemble complexe de facteurs sociaux, économiques et culturels.
Le chômage persistant, la stagnation des salaires, l’insécurité et le coût de la vie en hausse ont nourri un sentiment de frustration chez les électeurs, les poussant vers des alternatives politiques radicales.
Chems-eddine Hafiz réagit à la victoire du RN
Face à cette montée de l’extrême droite en France, le recteur de la Grande mosquée de Paris a réagi via un billet publié sur le site de la mosquée.
Chems-eddine Hafiz a observé que « La France semble naviguer entre les écueils d'une démocratie fragile et les remous d'une montée inquiétante de l'extrême droite ». Il souligne que « la dureté de la vie et le mal-être résultant des difficultés économiques croissantes ont profondément affecté de nombreux Français ».
La défiance envers Les Républicains
La défiance envers les partis républicains traditionnels a atteint un niveau sans précédent. « Les républicains semblent incapables de s'entendre sur des solutions concrètes », note Chems-eddine Hafiz.
Cette fracture au sein de l'establishment politique a ouvert la voie à des alternatives radicales, dont le Rassemblement National a su tirer profit.
Les Républicains en crise ?
Eric Ciotti, président des Républicains, a appelé à une alliance avec le RN. Sur TF1, il a déclaré : « Nous avons besoin d’une alliance, en restant nous-mêmes […] avec le Rassemblement national et avec ses candidats ».
Cette déclaration a provoqué une crise ouverte chez LR. De nombreux députés et cadres du parti, dont Gérard Larcher et Olivier Marleix, ont appelé à sa démission.
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes (LR) a ajouté qu'il n'y avait « aucun avenir pour les combinaisons d’appareil ». Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a jugé que l’alliance Les Républicains – Rassemblement National est « une trahison » et demande l’exclusion d’Éric Ciotti du parti. Rachida Dati, Ministre de la Culture, a accusé Eric Ciotti de porter « un coup terrible » à sa famille politique.
Le recteur de la Grande mosquée de Paris accuse les médias de stigmatiser les musulmans
Dans cette danse des ombres et des lumières de la politique, un voile obscur enveloppe la scène publique française. « Le sentiment d'insécurité, souvent évoqué, dissimule une réalité bien plus brutale », avertit le recteur de la Grande mosquée de Paris. Il affirme que le « maghrébin », le « musulman », sont devenus des boucs émissaires dans le grand orchestre de la politique.
Il remet également en question la méthode de certains médias qui ont joué un rôle insidieux en amplifiant les voix de la division et de la haine. « Certains médias ont failli à leur devoir en laissant proliférer un discours toxique », critique le recteur de la Grande mosquée de Paris.
L'appel à la mobilisation des citoyens musulmans
Chems-eddine Hafiz adresse un appel solennel à l'ensemble des mosquées affiliées à la Fédération de la Grande mosquée de Paris. « Il est impératif de sensibiliser les fidèles sur les dangers imminents qui guettent notre nation », insiste-t-il.
Les lieux de culte doivent rappeler à chaque fidèle l'importance de leur voix et de leur engagement citoyen. Il invite les imams à « expliquez aux fidèles que l'abstention n'est pas une neutralité, mais une abdication de leur pouvoir et de leur responsabilité ».