Karim Zéribi : des terrains de foot à l’arène politique, un engagement sans faille !

« Si on veut éviter ces amalgames, il faut traiter le problème des multirécidivistes et indiquer que notre pays a besoin d’une immigration respectueuse et qui travaille. » En quelques mots, Karim Zéribi pose les bases de son engagement : pragmatique, direct et profondément ancré dans la réalité sociale.

Ancien joueur de football, il a troqué les terrains pour un autre combat, celui de l’égalité des chances. Des quartiers populaires de Marseille aux institutions européennes, il multiplie les initiatives pour ouvrir des perspectives et défendre la diversité, avec la même ferveur qui animait son jeu.

Une résilience née des défis

Derrière cet engagement de tous les instants se cache une histoire de résilience. Originaire d’Avignon, Karim Zéribi, fils d’un cheminot et d’une mère française, a grandi dans un environnement modeste.

Sa jeunesse est marquée par les entraînements intensifs, les compétitions, les rêves de gloire sur les terrains. Recruté par des clubs de renom comme le FC Rouen et le Stade Lavallois, il était sur le point de franchir le cap vers une carrière professionnelle lorsqu’une grave blessure est venue briser ses ambitions. Une pubalgie, suivie d’une rupture des ligaments croisés, le contraint à dire adieu à ce rêve.

Mais Karim Zéribi ne se laisse pas abattre. Cette épreuve devient pour lui un moment de transformation. Le jeune sportif apprend à redéfinir ses priorités et décide de se tourner vers d’autres défis, avec la même ferveur qui animait son jeu.

Les débuts d’un militant

En 1990, Karim Zeribi intègre la SNCF, à l’image de son père et de son grand-père avant lui. Il découvre alors le monde des cheminots, un univers rigoureux mais solidaire. Très vite, il s’est investi dans des actions syndicales, défendant avec force les droits des travailleurs. Cette période, qu’il a qualifié lui-même d’« école de vie », marque les premiers pas de son engagement social.

En parallèle, il a commencé à s’intéresser aux problématiques des quartiers populaires. En 1995, il s’engage activement dans la vie associative à Avignon. « Je voulais donner un sens à mes actions, montrer qu’on pouvait changer les choses en se retroussant les manches. » Il s’attaque alors à des sujets cruciaux comme l’emploi et la prévention dans ces quartiers souvent laissés pour compte.

L’entrée en politique : un engagement amplifié

Son militantisme le propulse sur le devant de la scène. En 1998, il est repéré par Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Intérieur, qui lui a proposé un rôle clé dans son cabinet. Karim Zéribi travaillait sur des dossiers sensibles, comme la diversité au sein des forces de police ou la lutte contre les discriminations. Il était à l’origine des Comités départementaux d’accès à la citoyenneté, une initiative novatrice pour favoriser l’intégration et la participation citoyenne.

Dans les années qui suivent, il s’est lancé dans la politique locale. Élu conseiller municipal à Avignon, puis à Marseille, il s’est fait rapidement un nom comme défenseur des causes sociales. En 2012, il est devenu député européen, une consécration pour cet homme de convictions. Son mandat est marqué par des projets en faveur de l’emploi et de l’égalité des chances, des combats qu’il mène avec passion.

L’innovation au service de l’égalité

Karim Zéribi est avant tout un homme d’idées. Il a créé l’association « Agir pour la citoyenneté » en 2001, dédiée à l’insertion professionnelle des jeunes issus des quartiers défavorisés. À la SNCF, il imagine le « Train pour l’emploi et l’égalité des chances », un concept unique en son genre : un train sillonnant la France, permettant à des employeurs et à des chercheurs d’emploi de se rencontrer.

« Ce n’est pas seulement une question de travail, c’est une question de dignité », explique-t-il. Cette initiative, soutenue par des entreprises publiques et privées, illustre sa capacité à transformer des idées en actions concrètes.

Une voix forte dans les médias

Chroniqueur régulier sur Beur FM et CNews, Karim Zéribi se distingue par des prises de parole claires et percutantes. Que ce soit sur les discriminations, les violences sociales ou les inégalités, il défend ses positions avec passion.

« Je ne fais pas des débats pour débattre, je veux poser les vraies questions », insiste-t-il. Cette visibilité médiatique renforce son image de porte-parole des préoccupations populaires.

Fédérer la diaspora algérienne

Karim Zéribi s’engage dans un projet ambitieux : le Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA). Aux côtés de l’entrepreneur Aghilas Amimer, il souhaite mobiliser les talents algériens à travers le monde pour soutenir le développement de leur pays.

Dans une interview au journal El Moudjahed , il a déclaré : « Nous sommes sept millions à l’étranger. Ensemble, nous pouvons bâtir des ponts, créer des synergies et valoriser l’Algérie à l’international. »

D’ailleurs, le CMDA propose des actions concrètes pour réaliser cette vision : un annuaire des compétences, des événements annuels à Paris, Alger et Bruxelles, et un guichet pour accompagner les porteurs de projets. « C’est une aventure humaine et patriotique. Nous voulons être une force, un relais pour l’Algérie », affirme-t-il avec conviction.