L’Algérie réagit à l’arrestation d’un de ses agents consulaires en France !

L’Algérie réagit à l’arrestation d’un agent consulaire en France en expulsant 12 agents français, provoquant une réponse ferme de Paris.

Publié : 15 avril 2025 à 20h32 par La rédaction

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Crédit : France / Algérie

La tension entre Paris et Alger connaît une nouvelle escalade. Ce lundi 14 avril, l’Algérie a annoncé, par voie de communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères, l’expulsion immédiate de douze fonctionnaires français exerçant auprès de l’ambassade et des consulats de France. Ces agents, placés sous l’autorité du ministère français de l’Intérieur, disposent d’un délai de 48 heures pour quitter le territoire algérien.

Une décision en réponse à une arrestation qualifiée d’« indigne »

Cette décision survient dans un contexte de crispation déjà marqué, et fait suite à l’arrestation, jugée humiliante par Alger, d’un agent consulaire algérien à Paris, le 8 avril dernier.

Selon le communiqué algérien, l’arrestation s’est déroulée en pleine rue, de manière ostentatoire, sans égard pour le statut diplomatique de l'intéressé. Les autorités algériennes dénoncent une « violation flagrante » des conventions internationales, estimant que cet acte visait à « rabaisser l’Algérie ».

Le texte va plus loin en mettant en cause directement le ministre français de l’Intérieur. Le communiqué évoque une volonté de nuire à la relation bilatérale, accusant le ministre de poursuivre des « barbouzeries à des fins personnelles » et de manquer de « discernement politique ». Alger considère que la responsabilité de la détérioration des relations entre les deux pays lui incombe.

Une réaction française rapide et ferme

En France, cette mesure a immédiatement fait réagir le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Sur France 2, il a déclaré que cette décision d’Alger était « regrettable » et a averti qu’elle « ne resterait pas sans conséquences ». Il a précisé que si l’Algérie persistait dans cette voie, Paris serait prêt à répondre par des mesures équivalentes : « Nous sommes prêts à agir. Il reste quelques heures aux autorités algériennes pour revenir sur leur décision ».

Le chef de file de la diplomatie française a tenu à rappeler que l’arrestation en question relevait d’une procédure judiciaire et non d’une initiative politique. « Le ministre de l’Intérieur n’a rien à voir avec cette affaire. Il s’agit d’un dossier suivi par la justice française depuis plusieurs mois », a-t-il insisté, invoquant le principe de séparation des pouvoirs.

Un contexte judiciaire explosif

Le litige prend racine dans la mise en examen récente de trois personnes à Paris, dont un employé d’un consulat algérien, soupçonnées d’enlèvement et de détention arbitraire, en lien avec une organisation terroriste. Selon le Parquet national antiterroriste, ces actes seraient d’une extrême gravité. En Algérie, cette affaire est perçue comme une manœuvre délibérée du ministère de l’Intérieur français.

Dans l’entourage du gouvernement français, on déplore une réaction « disproportionnée ». Gérald Darmanin, garde des Sceaux, a dénoncé sur RTL des « attaques personnelles inacceptables » contre le ministre de l’Intérieur, les qualifiant d’« indignes ».

Une crise aux répercussions politiques

Cette nouvelle rupture intervient alors que les relations franco-algériennes semblaient amorcer une phase d’apaisement. Une conversation téléphonique entre les présidents des deux pays et la récente visite du chef de la diplomatie française à Alger avaient laissé espérer une relance du dialogue. « Cette décision compromet les efforts engagés de part et d’autre », regrette Jean-Noël Barrot, qui affirme toutefois vouloir « maintenir le contact ».

Un climat tendu, un dialogue fragile

La décision d’Alger d’expulser douze fonctionnaires français ravive une crise diplomatique persistante, marquée par la méfiance et les tensions historiques entre les deux pays. Alors que Paris tente de défendre une ligne juridique, Alger y voit une attaque politique ciblée. Le risque d’une spirale de représailles reste bien réel, malgré les appels au calme.