Victime d’attaques "sexistes et racistes", Sarah Ourahmoune renonce à la présidence de la Fédération Française de Boxe !
13 novembre 2024 à 16h47 par La rédaction
La vice-championne olympique de boxe en 2016, Sarah Ourahmoune, renonce à briguer la présidence de la Fédération Française de Boxe, dénonçant des propos haineux et discriminants qui révèlent un malaise profond au sein de la discipline.
Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique de boxe à Rio en 2016, a annoncé son retrait de la course à la présidence de la Fédération Française de Boxe (FFB) en raison d’attaques « sexistes et racistes » reçues pendant sa campagne.
Dans un message publié lundi 11 novembre sur son compte Instagram, la championne a exprimé son « immense tristesse » et ce « scandale » face aux insultes et aux propos violents dont elle a été la cible.
Des propos haineux révélateurs d’un malaise
Dans sa publication, Sarah Ourahmoune décrit la violence des attaques qu’elle a subies. Qualifiée d’ « arabe de service » ou encore de « femme de ménage de la fédération », elle dénonce des messages anonymes d'une « violence inouïe ». « Jamais je n'aurais pensé qu'on m'attaquerait ainsi pour mes origines ou pour le simple fait d'être une femme », a-elle-écrit.
La boxeuse souligne l'impact personnel de cette décision de retrait, la considérant en contradiction avec son engagement pour « le courage, la résilience » et la « défense de l'égalité et de la mixité ».
Elle précise toutefois que cette décision lui permet d'investir son « temps, [son] énergie et [ses] valeurs » dans un cadre où elle se sentira pleinement soutenue et respectée. « Je continuerai de porter ces valeurs et d’agir pour le sport, pour la jeunesse, et pour un monde plus juste », conclut-elle.
Un soutien unanime dans le monde de la boxe
L’annonce du retrait de Sarah Ourahmoune a suscité de vives réactions dans le milieu de la boxe. Brahim Asloum, ancien champion olympique, s’est indigné des attaques qu’a subies la vice-championne. Sur le plateau de La chaîne L’Équipe, il a fustigé les détracteurs de la boxeuse, les accusant de manquer de respect à une athlète qui, selon lui, a accompli bien plus que la majorité de ceux qui la critiquent. « Mais pour qui vous vous prenez ? », a-t-il lancé, visiblement ému et outré.
Dominique Nato, actuel président de la FFB et colistier de Sarah Ourahmoune, a également exprimé sa profonde tristesse face à ce retrait soudain. Dans un communiqué, il a salué le parcours et l’engagement de la boxeuse, la décrivant comme une « figure inspirante » pour le sport et la société française.
« Sarah est une figure inspirante pour notre sport et notre société, incarnant des valeurs de courage, de ténacité et d’espoir pour l’avenir », a-t-il déclaré, avant de réaffirmer son soutien total à la boxeuse. Nato a également rappelé que la FFB continuera de « mener les combats nécessaires pour mettre KO ceux qui propagent la haine et la division ».
Une décision qui marque un tournant dans la campagne électorale
Le retrait de Sarah Ourahmoune bouleverse la campagne pour la présidence de la Fédération française de boxe, dont l'élection est prévue pour le 14 décembre. Dominique Nato, son binôme, n’a pas encore précisé s’il poursuivrait seul cette candidature ou s’il reconsidérerait sa participation. En parallèle, Estelle Mossely, autre figure emblématique de la boxe française, reste en lice pour cette élection.
Un reflet des tensions sociétales
Au-delà du sport, l’affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontés les individus issus de minorités et les femmes dans des milieux encore largement dominés par des structures conservatrices.
« Notre société est en souffrance », a commenté Sarah Ourahmoune, préoccupée par les divisions et les tensions qu’elle perçoit non seulement dans le milieu sportif, mais aussi dans la société française en général.