Affaire Amira Bouraoui : les relations se crispent entre Paris et Alger !
9 février 2023 à 21h06 par La rédaction
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé, mercredi 8 février, que l'ambassadeur de l'Algérie en France a été rappelé pour des « consultations ». Cette décision intervient après l'exfiltration de la militante et journaliste franco-algérienne Amira Bouraoui, lundi soir.
Les relations diplomatiques entre la France et l'Algérie sont de nouveau tendues, suite à l'exfiltration de la militante et journaliste Amira Bouraoui, lundi soir.
Abdelmadjid Tebboune a annoncé que son ambassadeur en France, Saïd Moussi, a été rappelé « pour consultations ». La présidence algérienne a protesté fermement contre l'exfiltration « clandestine et illégale » de la journaliste vers la France.
La situation d’Amira Bouraoui s'est compliquée après son arrestation en Tunisie, où elle risquait d'être expulsée vers l'Algérie. Cependant, grâce à une intervention internationale, elle a finalement pu embarquer lundi 6 février soir à destination de la France.
Nouvelle brouille entre Paris et Alger
L'exfiltration de la franco-algérienne a été au cœur d'une nouvelle crise diplomatique entre la France et l'Algérie. La militante et journaliste, qui faisait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire en Algérie, avait été interpellée par la police tunisienne alors qu'elle cherchait à prendre un avion pour la France. Finalement, grâce à la protection du consulat français à Tunis, elle a pu embarquer à destination de la France, ce qui a provoqué un fort ressentiment en Algérie.
Mercredi, le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé, dans une note officielle, « la ferme condamnation par l'Algérie de la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l'État français ».
Peu après, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé le rappel, en consultation, de son ambassadeur en France, Saïd Moussi. La situation montre une nouvelle fois la tension entre les deux pays, qui ne semble pas prête de se dissiper de sitôt.
Vers un retour en Algérie ?
Au centre de la tension diplomatique entre la France et l'Algérie, Amira Bouraoui a rassuré ses soutiens sur les réseaux sociaux. Elle a affirmé que son séjour en France n'était pas un exil et qu'elle se considérait chez elle dans les deux pays.
Elle a affirmé avoir été « séquestrée » et a remercié les organisations de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch, ainsi que les journalistes et les diplomates français pour leur soutien. Elle a promis de retourner « très vite » en Algérie.