Décès de Marine Vlahovic : une voix du journalisme engagée et humain s’est éteinte !

Marine Vlahovic, journaliste indépendante, connue pour son engagement au Proche-Orient et son travail sur le terrain, laisse derrière elle une œuvre marquée par l’humanité et la rigueur.

Publié : 2 décembre 2024 à 14h03 par La rédaction

Crédit : ARTE Radio

Marine Vlahovic, journaliste et documentariste âgée de 39 ans, a été retrouvée sans vie lundi 25 novembre sur le toit-terrasse de son appartement à Marseille, dans le 1er arrondissement.


La nouvelle, révélée par La Provence mercredi 27 novembre, a bouleversé le monde du journalisme. Une enquête a été ouverte pour éclaircir les circonstances de son décès, mais « aucun élément n’indique la piste criminelle », selon une source policière.


Une découverte tragique


Inquiétés par son absence prolongée, des amis de Marine Vlahovic se sont rendus à son domicile lundi matin et ont découvert son corps. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que son décès pourrait remonter à plusieurs jours. Une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes exactes de sa mort.


Une carrière marquée par l’engagement


Marine Vlahovic était une journaliste indépendante passionnée, connue pour son travail sur le Proche-Orient. Entre 2016 et 2019, elle avait été correspondante à Ramallah, en Cisjordanie, où elle couvrait l'actualité pour les radios publiques francophones.


Dans ses podcasts produits pour ARTE Radio, notamment « Carnets de correspondante », elle partageait ses expériences sur le terrain avec une sincérité rare. Ce travail lui avait valu en 2021 le prix Scam du meilleur documentaire audio.


Récemment installée à Marseille, elle alternait entre l’écriture, la réalisation de documentaires au Caire et au Liban, et des actions humanitaires, comme l’envoi de colis destinés à Gaza.


Dans son podcast « Gaza Calling », elle décrivait ses efforts pour soutenir ses confrères gazaouis et leurs familles, risquant leur vie sous les bombardements. « Faire un podcast sur des gens qui peuvent mourir à tout moment, c’est très dur », avait-elle confié, tout en insistant sur l'importance de leur donner une voix.


Un témoignage rare et touchant


Pour ceux qui l’ont connue, Marine Vlahovic incarnait un journalisme profondément humain. « Elle était le journalisme pur, l’humain pur aussi. On perd, le journalisme perd, le monde perd une personne extrêmement brillante et sincère », témoigne Benoît Bouscarel, ancien rédacteur en chef à France Culture.


Son travail, notamment « Gaza Calling », mêlait rigueur journalistique et émotion personnelle. Elle réussissait à capturer, avec un « supplément d’âme », des histoires où se croisaient professionnalisme et amitié, offrant une perspective unique sur des territoires en crise.


Une reconnaissance unanime


ARTE Radio, où elle a collaboré de nombreuses années, lui a rendu hommage en saluant « son enthousiasme et sa générosité ». L’équipe se souvient également de « son grand rire rocailleux » et de sa capacité à insuffler de la vie même dans les sujets les plus sombres.


Malgré son regard critique sur le métier et son écœurement face au traitement médiatique de Gaza, Marine Vlahovic continuait à « écouter le monde », comme elle aimait à le dire. Benoît Bouscarel souligne sa vision claire du journalisme : « Pour elle, c’était un métier humain, pas un métier technique ».


Une perte pour le journalisme


Le décès de Marine Vlahovic laisse un vide immense dans le paysage médiatique. À travers son travail, elle a offert une voix aux plus vulnérables, souvent au péril de sa propre santé mentale.


Son décès suscite une profonde tristesse chez ses collègues, ses proches et ceux qui ont été touchés par ses récits. « Notre amie Marine nous manque cruellement, comme son travail va manquer au paysage du documentaire audio », a déclaré ARTE Radio dans un message empreint d’émotion. 


Ses proches et ses confrères se souviendront d’elle comme d’une journaliste lumineuse, une femme de cœur qui portait en elle une empathie rare et une détermination inébranlable à défendre les causes justes. Son départ est une perte incommensurable, mais son héritage perdurera à travers ses récits et l’impact qu’elle a eu sur le journalisme engagé.


Marine, ta lumière continuera à briller dans les mémoires et dans chaque histoire que tu as magnifiquement racontée. Que ton courage et ton humanité continuent d’inspirer le monde.