Paris : une Zone à Trafic Limité en vigueur dans l’hypercentre dès le 4 novembre !

La capitale franchit une nouvelle étape dans sa lutte contre la pollution et le bruit en inaugurant une Zone à Trafic Limité (ZTL) dans le centre. Promesse de campagne d’Anne Hidalgo, la Zone à Trafic Limité entre en vigueur dans les quatre premiers arrondissements de Paris.

Désormais, seuls les véhicules motorisés ayant un motif légitime seront autorisés à pénétrer dans cette zone, tandis que ceux en transit devront la contourner. Cette mesure vise à réorganiser l’espace public pour le rendre plus agréable et moins pollué pour les habitants et les visiteurs.

Une ZTL dans le cœur historique de Paris

La ZTL de Paris couvre une zone délimitée par des axes emblématiques : de la Place de la Concorde et la Rue Royale à l’ouest, jusqu’aux Places de la République et de la Bastille à l’est, et des quais de la Seine au sud jusqu’aux boulevards du nord. Cependant, certains secteurs, comme les îles de la Cité et Saint-Louis et les quais hauts de la rive droite, restent exclus de cette restriction.

Avec cette mesure, Paris rejoint d’autres grandes villes européennes, comme Madrid et Milan, qui ont déjà mis en place des zones de circulation limitée dans leurs centres historiques pour limiter l’impact de la circulation motorisée.

Qui est autorisé à entrer dans la ZTL ?

La ZTL s’applique aux véhicules motorisés en transit, c’est-à-dire ceux qui traversaient autrefois le centre sans y avoir de destination précise.

En revanche, plusieurs catégories de véhicules restent autorisées, notamment les véhicules de secours et d’urgence, les bus, taxis et VTC, les véhicules pour personnes à mobilité réduite, les véhicules de professionnels de santé et les résidents des quatre arrondissements concernés. Les travailleurs avec une autorisation spéciale et les véhicules de livraison pourront également accéder à la zone sous réserve de fournir un justificatif. 

Comment sera assurée la surveillance de la ZTL ?

La mise en place de cette ZTL comprend une phase pédagogique de trois mois, durant laquelle aucune amende ne sera délivrée. Au cours de cette période, les automobilistes seront sensibilisés aux nouvelles règles.

Après cette phase, un système de contrôle automatisé sera mis en place, avec des caméras aux points d’accès à la zone. Les conducteurs devront justifier leur présence dans la ZTL en présentant des preuves telles que des reçus d’achats ou de restaurants. Les contrevenants s’exposent à une amende de 135 euros en cas de circulation non justifiée.

Les résidents des arrondissements concernés et les travailleurs disposant d’une autorisation pourront obtenir une attestation de circulation en s'inscrivant en ligne. Ce système permettra de fluidifier les contrôles tout en assurant le respect de la réglementation.

Un impact attendu sur la pollution et la qualité de vie

Selon une étude d’impact menée par la mairie de Paris, la ZTL devrait permettre une réduction significative de la circulation dans les rues les plus fréquentées du centre. Une baisse de 30% du trafic est attendue sur l’avenue de l’Opéra, tandis que le boulevard de Sébastopol pourrait voir une réduction de 15%.

La municipalité prévoit également une diminution des nuisances sonores et des niveaux de pollution atmosphérique, avec une baisse des concentrations de dioxyde d’azote estimée à -15% sur l’avenue de l’Opéra et le boulevard Henri IV, et -10% sur le boulevard de Sébastopol.

David Belliard, adjoint écologiste chargé des transports, se félicite de cette avancée, estimant que la ZTL « va améliorer le quotidien des 110 000 personnes qui vivent dans l’hypercentre de Paris » en offrant un environnement plus paisible et plus sain.

Des critiques et des inquiétudes

Malgré les intentions louables de cette initiative, la ZTL ne fait pas l’unanimité. Certains élus d’opposition, comme Maud Gatel (MoDem), craignent que cette mesure n'affecte négativement le dynamisme commercial et culturel du centre de Paris. Selon elle, le message sous-jacent de la ZTL est « ne venez plus », ce qui pourrait décourager les visiteurs et nuire aux commerces locaux.

D’autres critiques pointent la difficulté de mettre en place un contrôle strict des entrées et sorties dans une zone aussi fréquentée. Ils redoutent également que la restriction du trafic dans le centre ne se traduise par un report de la circulation dans les arrondissements limitrophes, amplifiant les nuisances pour ces quartiers.