"Si je m'étais appelé Moussa Darmanin, je n'aurais pas été élu maire et député" : la déclaration choc de Gérald Darmanin lors de sa passation de pouvoir !
Lors de la passation de pouvoir avec Bruno Retailleau, l'ex-ministre de l'Intérieur s'est exprimé sur les obstacles qu'il aurait pu rencontrer s'il s'était appelé « Moussa Darmanin ». Ses propos ont suscité de vives réactions dans le monde politique.
Publié : 24 septembre 2024 à 14h49 par La rédaction
Crédit : Gérald Darmanin - Capture d'écran vidéo Facebook
Coup de théâtre ce lundi 23 septembre, lors de la cérémonie de passation de pouvoir à l’Hôtel de Beauvau, Gérald Darmanin a quitté son poste de ministre de l’Intérieur après quatre années à ce poste.
En passant le flambeau à Bruno Retailleau, l’ancien patron des sénateurs LR, Gérald Darmanin a pris le temps de revenir sur ses origines familiales et d’évoquer avec une certaine émotion les obstacles auxquels il aurait pu être confronté en raison de son prénom.
Un discours personnel et poignant
Au terme de son discours, Gérald Darmanin a surpris l’assemblée en révélant une part intime de son histoire familiale. « Je m'appelle Gérald Moussa Jean Darmanin », a-t-il commencé, expliquant que son père avait voulu lui donner le nom de « Moussa » en hommage à son grand-père, tirailleur algérien ayant servi la France.
Mais c’est une déclaration sur les conséquences qu'aurait pu avoir ce prénom qui a particulièrement marqué les esprits : « Il est assez évident que si je m'étais appelé Moussa Darmanin, je n'aurais pas été élu maire et député, et sans doute je n'aurais pas été nommé ministre de l'Intérieur du premier coup ».
Ces propos font référence aux difficultés que rencontrent de nombreuses personnes issues de l'immigration en France dans leur parcours personnel et professionnel, un constat que l’ancien ministre a exprimé avec une certaine gravité.
Des réactions politiques en chaîne
Cette phrase, loin de passer inaperçue, a déclenché une vague de réactions, notamment au sein des rangs de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN).
Raphaël Arnault, député de la 1ère circonscription du Vaucluse, a immédiatement réagi sur le réseau social X (anciennement Twitter), critiquant ce qu'il considère comme un revirement de l’ancien ministre : « Ah non là vraiment j’étais pas prêt. Après avoir servi de rampe de lancement au RN, c’est maintenant qu’il découvre qu’il y a du racisme en France ? (…) ».
Ersilia Soudais, députée LFI de la 7ème circonscription de Seine-et-Marne, a également pris la parole sur X pour exprimer son indignation, notamment en évoquant le décès tragique de Nahel Merzouk, un jeune de 17 ans tué par un policier à Nanterre en 2023. « Si vous vous étiez appelé Moussa, vous n'auriez peut-être pas cautionné le meurtre de Nahel », a-t-elle lancé, en référence à cette affaire qui avait secoué la France.
Une réponse du Rassemblement national
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, n’a pas tardé à réagir non plus sur X , dénonçant ce qu’il perçoit comme une insulte aux Français. « Il serait intéressant que Gérald Darmanin explicite ses propos. Qui considère-t-il comme raciste ? Les habitants de Tourcoing, les membres de l'institution policière, les Français en général ? », a-t-il demandé. Jordan Bardella a conclu en affirmant que cette déclaration constitue « une injure à la France qui lui a tout donné et qui donne leur chance à tous ceux qui la respectent ».
Un bilan teinté d’émotion
Si la déclaration sur son prénom a occupé une place importante dans les réactions publiques, Gérald Darmanin n'a pas manqué de revenir sur ses années à la tête du ministère de l’Intérieur. Il a remercié chaleureusement les policiers, gendarmes et pompiers de France, déclarant : « Je pars en vous aimant, et j'emporte cet amour. Je pars en ayant souffert avec vous ».
En reconnaissant avoir fait des erreurs, il a toutefois affirmé que la « sécurité des Français doit encore être renforcée » et que les forces de l'ordre doivent être davantage protégées.