Budget 2025 : ce qu’il faut retenir du projet du gouvernement !

Michel Barnier dévoile un projet de loi de finances visant 41,3 milliards d’économies et 19,3 milliards de recettes supplémentaires.

Publié : 11 octobre 2024 à 14h21 par La rédaction

Budget - calculatrice
Crédit : Fancycrave1 - Pixabay

Le gouvernement a présenté, jeudi 10 octobre, son projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025. Porté par Michel Barnier, ce budget vise à redresser les finances de l’État à travers une série de mesures d’austérité qui combinent réductions de dépenses et hausses des recettes fiscales. Dans un contexte économique tendu, l’exécutif tente de réduire le déficit public tout en soutenant certaines priorités régaliennes.

Des économies de 41,3 milliards d’euros

L’une des principales priorités du gouvernement pour 2025 est de diminuer les dépenses publiques. Michel Barnier l’a affirmé à plusieurs reprises : deux tiers de l’effort budgétaire se feront par des baisses de dépenses.

Le budget prévoit ainsi d’économiser 41,3 milliards d’euros, une somme conséquente qui ne manquera pas de susciter des débats houleux à l’Assemblée nationale, où les groupes politiques sont profondément divisés. Ces économies toucheront divers secteurs, notamment l’Éducation nationale, l’emploi et le budget, tout en renforçant les missions régaliennes.

19,3 milliards d’euros de recettes supplémentaires

En parallèle des coupes budgétaires, le gouvernement prévoit de récupérer près de 20 milliards d’euros de recettes supplémentaires. La majorité de ces nouvelles ressources proviendra de mesures fiscales visant les grandes entreprises et les ménages aisés.

Ainsi, les entreprises françaises contribueront à hauteur de 13,6 milliards d’euros, notamment par une contribution exceptionnelle sur leurs bénéfices. Les propriétaires de logements meublés, ainsi que l’ensemble des ménages, verront également leur contribution augmenter à travers des taxes accrues sur l’électricité.

Une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises

L’une des mesures les plus attendues du PLF 2025 est la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises. Elle devrait rapporter 8 milliards d’euros, soit plus de 40% des recettes supplémentaires prévues dans ce budget. Cette taxe vise à mobiliser les entreprises les plus rentables afin d’aider à combler le déficit public.

Réduction des effectifs de la fonction publique

Le gouvernement maintient également son cap de réduction des effectifs dans la fonction publique. Le projet de loi de finances prévoit une suppression de 2 201 postes au sein de la fonction publique d’État, dont 1 196 au sein des ministères et 1 005 du côté des opérateurs publics. Un effort demandé principalement aux ministères de l’Éducation nationale, de l’emploi et du budget, pour privilégier les missions régaliennes comme la justice et la sécurité.

Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a justifié la suppression de 4 000 postes d'enseignants en évoquant la baisse prévue du nombre d'élèves à la rentrée 2025. « Il y aura à peu près 100 000 élèves en moins », a-t-il déclaré sur RTL.

Le ministre a également souligné la nécessité d'une gestion rigoureuse des finances publiques : « Qu'est-ce que la bonne gestion de l'argent du contribuable ? Est-ce que cela signifie que le budget d'un ministère doit être constamment en hausse ou doit-il s'adapter aux besoins du service public ? »

Une taxe sur les très hauts revenus

Autre mesure phare du budget 2025 : la création d’une taxe temporaire sur les très hauts revenus. Inspirée par une contribution exceptionnelle mise en place en 2012, sous Nicolas Sarkozy, cette surtaxe durera trois ans et devrait rapporter 2 milliards d’euros dès 2025. Elle concerne les ménages les plus fortunés, et le gouvernement espère ainsi répondre aux exigences de justice fiscale tout en générant des recettes supplémentaires.

Un durcissement de la fiscalité environnementale

Le volet environnemental du budget 2025 prévoit un durcissement de la fiscalité, en particulier dans le secteur des transports. L’exécutif renforce le malus sur les émissions de CO2 des véhicules, ainsi que la taxe au poids pour les automobiles. L’aviation est également concernée, avec une hausse de la taxe sur les billets d’avion qui sera soumise au vote par amendement.

Des taxes supplémentaires sur l’électricité et les chaudières à gaz

Pour combler le déficit, le gouvernement compte aussi sur une augmentation des taxes sur l’électricité, qui devrait rapporter 6 milliards d’euros. Par ailleurs, les chaudières à gaz, même les plus écologiques, verront leur TVA passer de 5,5 % à 20 %, une mesure qui rapportera 200 millions d’euros.

Des choix difficiles, mais nécessaires

Les ministres Antoine Armand et Laurent Saint-Martin, fraîchement nommés à Bercy, ont justifié ces choix dans un entretien au Figaro. Ils soulignent que « nous n’augmentons pas les impôts par plaisir », mais que ces mesures sont indispensables pour éviter des décisions encore plus douloureuses à l’avenir.

Le gouvernement cherche à maintenir le déficit à 5% du PIB en 2025 grâce à un effort global de 60 milliards d’euros, une tâche urgente mais contestée par plusieurs opposants politiques.