Immigration : le gouvernement prépare un nouveau projet de loi pour "début 2025" !

Le gouvernement prépare un nouveau projet de loi sur l'immigration, un an seulement après l'adoption du précédent texte, suscitant des critiques à gauche et des attentes à droite.

Publié : 15 octobre 2024 à 9h51 par La rédaction

Bruno Retailleau
Bruno Retailleau
Crédit : Bruno Retailleau - Facebook

Le gouvernement a annoncé, ce dimanche 13 octobre, qu'une nouvelle loi sur l'immigration serait prochainement proposée. L'examen de ce texte pourrait débuter au Parlement dès « début 2025 », soit un an après l'adoption du précédent projet de loi sur ce même sujet, qui avait déjà divisé la majorité. Cette nouvelle initiative vise à renforcer la rétention administrative des étrangers clandestins jugés dangereux, une proposition qui fait débat.

Un allongement de la durée de rétention

L'une des mesures principales envisagées dans ce nouveau texte est l'allongement de la durée maximale de rétention administrative des étrangers en situation irrégulière, portée de 90 à 210 jours. Actuellement, cette durée étendue n'est appliquée que dans les cas d'infractions terroristes.

Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, connu pour ses positions droitières, est l'un des partisans de cette mesure. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a indiqué sur BFMTV qu’il n’y aurait « aucun tabou en matière de protection des Français », suggérant que d’autres dispositions pourraient également être étudiées.

Des critiques à gauche et à droite

L'annonce d'une nouvelle loi sur l'immigration, la 32ème en 40 ans, a immédiatement suscité des réactions vives, notamment à gauche. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a dénoncé un gouvernement cédant à la pression de l'extrême droite : « La loi immigration vient juste d’être votée, l’encre est à peine sèche, et le nouveau gouvernement voudrait déjà en refaire une, tout cela pour donner des gages à Marine Le Pen et au RN », a-t-il déclaré sur Franceinfo.

Cette annonce intervient en effet alors que le Rassemblement national (RN) menace de ne pas voter le budget, si ses exigences ne sont pas prises en compte. Marine Le Pen avait déjà réclamé une nouvelle législation sur l’immigration lors de la déclaration de politique générale du Premier ministre, Michel Barnier, laissant planer la menace d'une motion de censure.

Des réticences au sein de la majorité

Du côté de la majorité présidentielle, l'enthousiasme est plus mesuré. Gérald Darmanin, qui avait porté le précédent texte sur l'immigration en décembre 2023, s'est montré ouvert à l'idée d'un nouveau projet de loi : « Si jamais les choses sont positives pour la sécurité des Français, pourquoi pas ? », a-t-il indiqué sur France 2.

Gabriel Attal, quant à lui, se montre plus réservé. Le président des députés de la majorité estime qu'il est nécessaire de « se poser la question d’une loi » mais insiste sur le fait que « faire une loi pour une loi sans nous expliquer ce qu’il y aurait dedans ne semble pas totalement prioritaire ».

Le RN se félicite de son influence grandissante

À l'extrême droite, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, s'est félicité de cette annonce, estimant que son parti joue désormais un rôle central au Parlement : « Plus rien ne peut se faire sans nous », a-t-il déclaré sur BFMTV-RMC.

Cependant, il reste prudent, affirmant que le RN attendra de voir « concrètement ce qu’il y a dans cette loi » avant de se positionner. Il a également souligné que le gouvernement prévoyait d'augmenter de 100 millions d'euros l’aide médicale d'État, une mesure que le parti d'extrême droite critique fortement.