Indépendance de l’Algérie : une rencontre à l’Académie de Géopolitique de Paris !
2 juillet 2022 à 9h31 par La rédaction
A l’occasion du 60ème de l’indépendance algérienne, l’Académie de Géopolitique de Paris organise, en partenariat avec Beur FM, une rencontre le mardi 5 juillet de 14h à 17h autour d’intellectuels algériens et français.
L’Algérie célèbre le 5 juillet le 60ème anniversaire de son indépendance, acquise en 1962, mettant fin à un siècle et demi de colonisation. L’Académie de Géopolitique de Paris organise une rencontre, ce mardi de 14h à 17h, autour d'intellectuels algériens et français pour débattre et analyser cet événement.
Histoire, société, femmes, jeunesse, médias, patrimoine, politique, avenir… une dizaine de thématiques seront abordées avec la participation de nombreuses personnalités parmi elles :
- Aïssa Kadri, professeur honoraire des universités et professeur associé UMRLISE/CNAM/CNRS : « L'année 1962 revisitée. »
- Michel Berthelemy et René Moreau, président de l'association des Anciens, appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre : « Les moyens du rapprochement et de la réconciliation entre les peuples algériens et français. »
- Christophe Lafaye, historien : « L’impératif d'une commission franco-algérienne sur l'écriture de l'Histoire commune entre la France et l'Algérie ».
- Tarik Mira, ancien député algérien et sociologue : « Les processus politiques de légitimation en Algérie »
- Aïssa Kadri, professeur honoraire des universités et professeur associé UMRLISE/CNAM/CNRS : « Les intellectuels algériens et les mouvements sociaux. »
- Myassa Messaoudi, écrivaine et militante féministe : « Les femmes algériennes, soixante ans après l'indépendance, où en sont-elles ? »
- Lyazid Benhami, écrivain et responsable associatif : « La jeunesse algérienne, enjeux et défis. »
- Nacer Kettane, membre honoraire du Conseil Économique, Social et Environnemental, président fondateur de Beur FM, secrétaire général fondateur de l’Institut de Recherche, d’Innovation et de Prospective Méditerranéen : « La presse, les médias et l'Algérie. »
- Farès Khima et Frédéric Martorello, architectes du patrimoine et enseignants à l’Ecole de Chaillot : « L'histoire à travers le Patrimoine Ancien »
- Brahim Oumansour, consultant en géopolitique et relations internationales, et chercheur associé à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques : « Enjeux stratégiques et géopolitiques. »
- Cédric Villani, président de l'institut Henri Poincaré et lauréat de la médaille Fields : « De la reconnaissance de l'affaire Audin comme crime d'Etat, à la coopération scientifique entre l'Algérie et la France. »
Ecrivain et responsable associatif engagé, nous avons rencontré et posé 6 questions à Lyazid Benhami :
Le 5 juillet à partir de 14h se tiendra à l'Académie de Géopolitique de Paris une rencontre à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Pourquoi avoir voulu créer cet événement et en quoi les enjeux et les échanges à venir sont importants ?
Il y a plusieurs raisons qui m'ont motivé pour la réalisation de cet événement. En plus de pouvoir donner un espace de rencontre et de dialogue, je souhaite que nos intellectuels puissent avoir encore un espace d'expression pour donner leurs avis et dire ce qu'ils pensent de la situation de l'Algérie dans son ensemble. Il est en effet des moments plus importants que d'autres, rendre audible un message académique et des analyses pertinentes est un devoir de transmission à l'égard de nos jeunesses. Celles-ci ont besoin d'outils et d'informations historiques et avérées pour qu'elles puissent comprendre le présent et se projeter sur son l'avenir.
Universitaires, politiques, associatifs, écrivains, scientifiques… de nombreux intellectuels algériens et français participeront à cet évènement. Comment les rencontres se sont faites ?
La société civile est pleine de ressorts, il faut s'appuyer sur elle pour construire l'avenir de notre pays. Les personnes de bonne volonté sont connues. Il y a des centaines de chercheurs et d'intellectuels algériens en France et ailleurs, sans compter le terreau formidable en Algérie.
L'intérêt est d'avoir le courage de mettre les mots qu'il faut sur les situations. Nous devons un langage de vérité et de sincérité à l'égard de notre jeunesse. La sincérité intellectuelle est universelle, elle peut être algérienne et aussi française, les intellectuels se rencontrent également sur cette base.
Une dizaine de thématiques seront abordées, quelles en sont les principales ?
Revisiter 1962, l'année de l'Indépendance, me semble très pertinent pour élucider et comprendre les situations diverses que traverse l'Algérie aujourd'hui. Interroger l'histoire et l'identité algérienne à travers son Patrimoine ancien est d'une grande importance, à l'heure actuelle où l'Algérie se cherche encore davantage. Peut-être que redécouvrir à nouveau notre algérianité pourrait conforter et consolider notre appartenance dans la nation algérienne.
La femme algérienne a toujours eu un rôle important dans l'histoire de l'Algérie, il est temps de rendre à César ce qui lui appartient. Les droits des femmes est un sujet primordial à élucider sans tabou.
Enfin tous les sujets qui seront abordés sont importants, l'impératif d'une commission algérienne et française pour l'écriture de l'Histoire commune entre l'Algérie et la France; les enjeux et les défis de la jeunesse, le rôle des médias et la position internationale de l'Algérie et dans la géopolitique.
La rencontre aura lieu à l'Académie de Géopolitique de Paris, y a-t-il une symbolique particulière dans ce choix ?
Le rôle de l' Académie de Géopolitique de Paris est de construire et de dispenser des contenus académiques et d'enseignements de hautes qualités dans les divers domaines liés à la géopolitique et à la géostratégie.
Avoir choisi le concours de l’Académie pour l'organisation de cet évènement, c'est privilégier le sérieux académique sur les contenus abordés, et le discours non partisan et apolitique. Nous devons cette qualité et cet espace de dialogue à notre jeunesse à la recherche de savoirs.
L’histoire de l’Algérie est aussi complexe qu’unique, un tel événement peut-il faire bouger les lignes ?
Il est parfois plus aisé de devenir indépendant que de réussir à construire un État ou à faire nation. Au-delà des institutions, la société civile doit avoir son mot à dire et jouer un rôle majeur.
Je reste un grand optimiste. Il n y a pas de pays de rechange autre que l'Algérie indépendante, prospère et en paix.
Vous êtes écrivain et responsable associatif très engagé, quel regard portez-vous sur l’Algérie de 2022 et l’avenir, 60 ans après l’indépendance du pays ?
La société civile doit pouvoir assumer son rôle. Les intellectuels ne pourront plus indéfiniment être empêchés de parler et d'être entendus. L' espoir d'une Algérie prospère réside également sur la vitalité et l'ingéniosité de sa jeunesse. Les institutions algériennes sont elles aussi victimes de cette situation chaotique et de ce manque de perspective de court terme.
L'exécutif devra user de tous les moyens démocratiques pour renouer la confiance avec le peuple algérien. Pour cela les actes d’un dialogue sincère seront privilégiés aux gesticulations sans lendemain.
L’Algérie a les ressorts de devenir un grand pays indépendant à tous les niveaux, mais à la seule condition que cette confiance se matérialise par des actes démocratiques et dans le respect du droit.
Pour participer à la rencontre, inscription gratuite et obligatoire en cliquant ici !