Interdiction des téléphones portables : la "pause numérique" expérimentée dans 200 collèges !

Nicole Belloubet annonce une « pause numérique » pour les élèves dans 200 collèges dès la rentrée 2024.

Publié : 28 août 2024 à 12h53 par La rédaction

Téléphone - smartphone
Crédit : Pexels - Pixabay

Lors de sa conférence de presse pour la rentrée des classes, la ministre démissionnaire de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé ce 27 août une nouvelle initiative pour les élèves des écoles et collèges : la mise en place d'une « pause numérique ». Dès cette rentrée 2024, une expérimentation sera lancée dans près de 200 collèges, visant à interdire l'usage des téléphones portables au sein de ces établissements.

Une expérimentation pour une généralisation en 2025

Nicole Belloubet a expliqué que cette expérimentation, qui concerne pour l'instant un nombre limité d'établissements, pourrait être généralisée à l'ensemble des collèges dès janvier 2025. « L'expérimentation de cette pause numérique commence dès cette rentrée 2024 dans près de 200 collèges et la généralisation de cette pause numérique devrait pouvoir intervenir dès le mois de janvier 2025 », a déclaré la ministre.

Concrètement, cette mesure impose aux élèves de déposer leur téléphone portable dans un casier à leur arrivée au collège. Ce système est une extension des règles déjà en vigueur depuis 2018, qui interdisent l'utilisation des téléphones dans l'enceinte des établissements scolaires. Cependant, dans la pratique, ces règles sont parfois contournées, et cette nouvelle initiative vise à renforcer leur application.

Une réponse aux dangers liés aux écrans

La décision de mettre en place cette pause numérique découle d’un rapport d'experts commandé par le président Emmanuel Macron et rendu en avril dernier. Ce rapport met en garde contre les dangers des écrans pour les jeunes, en recommandant notamment de limiter l'accès aux téléphones portables et aux réseaux sociaux. Selon ces experts, l’accès aux téléphones avec Internet ne devrait pas être autorisé avant l'âge de 13 ans, tandis que l’usage des réseaux sociaux « éthiques » pourrait être envisagé à partir de 15 ans, les autres étant réservés aux jeunes adultes.

La ministre a souligné que l'impact des réseaux sociaux sur les jeunes est « absolument dramatique ». Nicole Belloubet a évoqué les effets néfastes des réseaux sociaux, et cette nouvelle mesure s'inscrit dans une politique plus large de protection des jeunes contre les dangers numériques.

Un contexte de vigilance accrue

Le gouvernement a manifesté une vigilance accrue à l'égard de l'usage des écrans par les jeunes, une préoccupation exprimée par Emmanuel Macron dès janvier. Le président avait alors insisté sur la nécessité de « reprendre le contrôle de nos écrans », évoquant les effets négatifs qu’ils peuvent avoir, notamment lorsqu'ils sont mal utilisés.

L'accès à l'IA pour les enseignants

Nicole Belloubet a également abordé l’intégration du numérique dans l’éducation, en défendant une approche équilibrée et éthique. Elle a déclaré qu'il est important « de permettre aux professeurs d'utiliser l'IA », soulignant ainsi la nécessité d’une formation adéquate pour les enseignants afin de tirer parti des nouvelles technologies tout en protégeant les élèves des excès.