L’Algérie fête le 60ème anniversaire de son indépendance !
5 juillet 2022 à 13h35 par La rédaction
Le 5 juillet 1962 est une journée inédite dans l’histoire de l’Algérie ! Cette date marque le début de l’indépendance du pays après 132 de colonisation française.
Soixante ans après la guerre de l’indépendance algérienne, la plaie n’a toujours pas cicatrisée. Cette guerre sanglante livrée contre les algériens qui militaient pour l’indépendance de leur pays apparaît comme une tragédie qui s’est conclue dans un bain de sang.
Après les accords d'Evian du 18 mars 1962, l'Algérie, après un référendum où le « oui » à l’indépendance l’a emporté à 99,72% des voix, a officiellement déclaré son indépendance le 5 juillet 1962, se libérant ainsi de 132 ans de domination coloniale française.
Sept ans de guerre sanglante
Alors que l’Algérie était une colonie française depuis 1830, le peuple algérien revendique son indépendance au lendemain de la fin de la deuxième Guerre Mondiale auprès du gouvernement français ; mais ce dernier rejette l’idée.
Occupée à régler les questions marocaine et tunisienne, la situation change brutalement en Algérie le 1er novembre 1954 avec la création du Front Libération National par Ahmed Ben Bella. Ce nouveau courant politique organise une série d'attaques qui font huit morts et les attentats de la « Toussaint rouge » marquent officiellement le début de la guerre de libération dans toutes les villes algériennes.
Face à cette situation, les autorités françaises réagissent avec la nomination de Jacques Soustelle au poste de gouverneur et renforce la flotte militaire avec des mesures répressives qui plonge l’Algérie dans une spirale infernale d’attaques et de chaos.
Tandis que la guerre fait rage en Algérie, l’armée française tente par tous les moyens de stopper cet élan de rébellion des algériens à travers le pays. Elle procède au quadrillage des grandes villes et à l’installation de barrages électrifiés aux frontières marocaines et tunisiennes pour priver les moudjahidines d’armes et d’approvisionnement extérieur.
Premier détournement d’avion de l’histoire
Dépassée par les événements, l’armée française procède à des opérations de ratissage, de regroupement des populations dans des camps et même de tortures lors des interrogatoires des suspects.
Le 22 octobre 1956, cinq dirigeants du Front de Libération Nationale (FLN) s’envolent de Rabat, au Maroc, vers la Tunisie pour un sommet sur l'avenir du Maghreb organisé par le président tunisien Habib Bourguiba. A bord, cinq figures emblématiques de la rébellion algérienne : Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed, Mostefa Lacheraf, Mohamed Khider et Mohamed Boudiaf.
Au courant du départ de ce vol, les services secrets français procèdent à l’arraisonnement de l’appareil en envoyant des avions de chasse pour le forcer à atterrir à l’aéroport militaire de Boufarik. Les cinq personnes à bord sont incarcérées puis placées en résidence surveillée à la prison de la Santé, sur l’île d’Aix, au château de Turquant en Maine-et-Loire et enfin au château d’Aunoy en Seine-et-Marne. Ils seront libérés le 20 mars 1962 au lendemain du cessez-le-feu en Algérie.
Début 1957, l'armée française est impliquée dans le conflit à grande échelle et, lors de la « Bataille d'Alger », n'hésite pas à recourir à la torture. En France, le gouvernement est fragilisé par une crise ministérielle qui s’ajoute à l’insurrection qui règne à Alger. Cette crise politique entraîne le retour du général de Gaulle qui ouvre la voie, en septembre 1959, à un processus d’autodétermination instauré par référendum le 8 janvier 1961. Le 20 mai, des pourparlers avec le FLN s'engagent à Evian.
Retour sur les négociations des accords d’Evian
L'Algérie demande au gouvernement français d'engager, sans conditions, des négociations en vue d'obtenir l'indépendance du pays. La réponse du ministre de l'Intérieur de l'époque, François Mitterrand, a été résumée par les médias en une phrase : « La seule négociation, c'est la guerre ».
Cependant, la position de la France a changé. Le premier contact entre le FLN et les représentants du gouvernement français est établi en 1956 mais il est rapidement rompu après le détournement de l’avion marocain transportant les cinq hommes politiques algériens.
Fin 1956, de nouveaux liens s'établissent, qui se rompent à nouveau après la chute de la IVe République et le retour de de Gaulle au pouvoir.
Le 16 septembre 1959, Charles de Gaulle est nommé au pouvoir pour sauver « l'Algérie française », et reconnaît, pour la première fois, le droit de l'Algérie à l'autodétermination. Paris entame donc des négociations avec le FLN à Melun du 25 au 29 juin 1960, se soldant par un échec.
Le général de Gaulle évoque pour la première fois « l’Algérie algérienne » dans son discours à la télévision du 4 novembre 1960 et reconnaît le FLN comme un interlocuteur efficace.
La libération
Le 8 janvier 1961 se tient le référendum d'autodétermination de l'Algérie. Le lendemain, la France renoue le dialogue avec le FLN par l'intermédiaire des diplomates suisses Olivier Long et Tayeb Boulahrouf.
Négociateurs français et algériens se rencontrent deux fois en 1961, d'abord à Evian du 20 mai au 13 juin puis à Lugrin du 20 au 28 juillet. Les documents signés à Evian le 18 mars 1962 signifient une coopération économique, financière, technique et culturelle entre les signataires.
La France s'est engagée à retirer progressivement ses troupes et à maintenir une aide économique pendant trois ans en échange de certains avantages, comme la poursuite de l'extraction de pétrole et de gaz par des entreprises françaises, la poursuite des essais nucléaires et la sécurité de dizaines de milliers de soldats français sur le sol algérien.
Le 1er juillet 1962, un référendum est organisé en Algérie et le « oui » à l’indépendance l’emporte à plus de 99 %. Charles de Gaulle acte les résultats le 3 juillet et l’indépendance est célébrée deux jours plus tard, le 5 juillet. Une date symbolique à l’égard de l’histoire puisqu’elle marque le début de la colonisation de l’Algérie puisqu’Alger a été assiégée par les troupes françaises le 5 juillet 1830.
Dans tout le pays, des liesses populaires… le peuple célèbre une indépendance acquise après un siècle et demi de colonisation au prix de millions de martyrs (1,5 million pour la seule période allant de 1954 et 1962).