La France et le Maroc concluent des contrats et accords d'investissement pour un montant total de 10 milliards d'euros !

Emmanuel Macron pose les bases d'une alliance renforcée entre Rabat et Paris lors de sa visite d'État au Maroc. Le président de la République a été accueilli lundi 28 octobre par le roi Mohammed VI pour renforcer les liens franco-marocains, distendus après trois années de tensions diplomatiques.

Accompagné de sa femme Brigitte Macron et d'une importante délégation de ministres, chefs d’entreprise et d’intellectuels, le chef d'Etat a signé avec le roi du royaume un « partenariat d’exception renforcé ». Ce partenariat a déjà donné lieu à la conclusion de contrats et d'accords d'investissement pour un montant total de 10 milliards d'euros, selon l'Élysée.

Des accords stratégiques dans les transports et les énergies renouvelables

Les contrats signés dès lundi soir englobent des secteurs stratégiques comme le ferroviaire, les énergies renouvelables et la transition énergétique. Le groupe Alstom s'est notamment engagé à fournir entre 12 et 18 rames de trains à grande vitesse pour le prolongement de la ligne Tanger-Marrakech. « Alstom est ravi d'avoir été sélectionné », a indiqué l’entreprise.

Par ailleurs, TotalEnergies a signé un accord pour développer la filière de l'hydrogène vert au Maroc, consolidant sa présence dans la région après un projet similaire en Tunisie. D'autres accords incluent un partenariat entre Engie et l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) pour décarboner la chaîne d’exploitation de cette industrie, appuyé par un prêt de 350 millions d'euros de l'Agence Française de Développement (AFD).

Une coopération renouvelée sur l'immigration et la sécurité

Emmanuel Macron a pris la parole mardi 29 octobre devant le Parlement marocain pour appeler à une « coopération naturelle et fluide » avec le Maroc sur des enjeux sensibles comme l'immigration illégale et la lutte contre les trafics. Le président de la République a insisté sur la nécessité d'une collaboration renforcée pour gérer les expulsions de migrants en situation irrégulière, et a rappelé que le Maroc avait reçu 238 000 visas en 2023, tandis que seulement 1 680 retours forcés avaient été effectués.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a quant à lui échangé avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit. Les deux ministres ont affiché une volonté d'apaisement et de coopération, évoquant un objectif commun de raccourcir les délais pour les réadmissions, sans toutefois avancer de chiffres précis. « Nous avons eu des échanges très denses et cordiaux », a déclaré le locataire place Beauvau, insistant sur la nécessité de résultats concrets, sans toutefois insister pour ne pas « froisser le royaume ».

Un partenariat diplomatique affirmé autour du Sahara occidental

Devant les élus marocains, Emmanuel Macron a réaffirmé la position française en faveur de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental, déclarant que « le présent et l'avenir de cette région s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Cette prise de position s’inscrit dans la lignée de l'approche marocaine d'une autonomie sous souveraineté, appuyée par un plan proposé par Rabat en 2007. 

Vers un nouveau cadre stratégique en 2025

Emmanuel Macron a également proposé au roi Mohammed VI de signer un nouveau « cadre stratégique » bilatéral en 2025 à Paris, marquant les 70 ans de la Déclaration de Celle-Saint-Cloud, qui avait acté l’indépendance du Maroc. Ce cadre, axé sur la coopération économique, culturelle et diplomatique, pourrait être signé lors d'une prochaine visite d’État du roi en France, prévue pour le 6 novembre 2025.

Un voyage riche en symboles, suivi par Adile Farquane

Notre journaliste et animateur Adile Farquane, présent dans la délégation présidentielle, est le grand témoin de ce voyage. Depuis le lundi, à 19h, il partage avec nos auditeurs un compte rendu exclusif dans Les Z'informés, apportant un éclairage unique sur les enjeux de cette visite et les perspectives qu’elle ouvre pour les relations franco-marocaines.