Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron !
6 septembre 2024 à 11h53 par La rédaction
Emmanuel Macron a choisi Michel Barnier pour diriger un gouvernement de rassemblement, mettant fin à plusieurs jours de suspense.
Après plus de 50 jours d’attente, Emmanuel Macron a tranché en nommant Michel Barnier au poste de Premier ministre. Cet ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, connu pour ses compétences européennes, est désormais chargé de constituer un gouvernement de « rassemblement », en pleine période de turbulences politiques.
Un retour inattendu pour Les Républicains
Bien que Les Républicains aient terminé en quatrième position lors des récentes élections législatives, c’est pourtant l’un de leurs membres qui prend les rênes à Matignon. Michel Barnier, fort de sa longue carrière politique, fait son retour à un poste clé, dans un contexte où la droite tente de se repositionner.
Lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, Michel Barnier a promis « des changements et des ruptures », insistant sur la nécessité « d’agir davantage que de parler ».
Un vendredi de consultations pour former son gouvernement
Dès sa nomination, Michel Barnier a entamé une série de consultations pour composer son nouveau gouvernement. Ce vendredi 6 septembre, il sera reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron à la mi-journée, après avoir rencontré les figures politiques macronistes et républicaines.
Parmi ses rendez-vous figurent Gabriel Attal, son prédécesseur et chef des députés du groupe présidentiel, ainsi que des personnalités de droite, telles que Gérard Larcher, président du Sénat, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.
Des critiques à gauche et une censure en vue
L’arrivée de Michel Barnier à Matignon n’est pas sans susciter de vives réactions. Le Parti socialiste, par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure, a d’ores et déjà fermé la porte à une participation de personnalités PS dans le nouveau gouvernement. « Aucune personnalité du PS ne rentrera dans son gouvernement », a affirmé Olivier Faure sur France Inter, soulignant que Michel Barnier semble davantage se tourner vers l'extrême droite.
Du côté du Nouveau Front Populaire (NFP), la réaction ne s’est pas fait attendre. Alexis Corbière, député de ce groupe, a annoncé qu’il censurerait Michel Barnier à l'Assemblée nationale, affirmant que ce dernier est « un homme de droite qui mène des politiques de droite ». Alexis Corbière a également critiqué la nomination de Michel Barnier, la qualifiant de « dévoiement du sens du vote », estimant que la candidate du NFP, Lucie Castets, aurait dû être choisie à la place.
Une approche plus mesurée du groupe présidentiel
Contrairement aux réactions de l’opposition de gauche, le groupe présidentiel Ensemble adopte une position plus nuancée. Mathieu Lefèvre, député macroniste, a expliqué sur LCI que Gabriel Attal « n’envisage pas de censurer a priori » Michel Barnier. Mathieu Lefèvre a souligné l’importance d’un gouvernement de rassemblement, tout en rappelant que le groupe présidentiel souhaite être « utile au pays ».
Manifestations et critiques à l’encontre d’Emmanuel Macron
Parallèlement, la gauche prépare une manifestation contre ce qu'elle considère comme un « coup de force » d'Emmanuel Macron. Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI), a appelé à descendre dans la rue ce samedi 7 septembre, dénonçant un mépris pour les résultats des législatives. Il estime que « balayer d’un revers de main » les votes des électeurs est un acte antidémocratique.
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a également critiqué la nomination de Michel Barnier, affirmant sur TF1 que ce choix « était le plan de Macron depuis le départ ». Elle reproche au président de la République d'avoir joué avec de fausses hypothèses concernant une ouverture à la gauche, citant l’exemple de Bernard Cazeneuve, qui n’aurait jamais été sérieusement envisagé pour Matignon.
Un futur Premier ministre dépendant du RN ?
La colère est également palpable du côté de Lucie Castets, la candidate désignée par le NFP pour Matignon. Sur RTL, elle a exprimé son indignation face à la nomination de Michel Barnier, le qualifiant de Premier ministre « dépendant du Rassemblement national ». Lucie Castets craint que l'extrême droite ait un rôle décisif dans les futurs votes de censure, ce qui placerait, selon elle, Emmanuel Macron en « cohabitation » avec le RN.