Polémique autour de la rénovation de la casbah d'Alger par Jean Nouvel
2 janvier 2019 à 12h46 par Manuel Mariani
La polémique enfle autour de la désignation de l'architecte français Jean Nouvel pour superviser la réhabilitation patrimoniale et architecturale de la casbah d'Alger. Cités par TV5 Monde, les détracteurs de cette décision s'étonnent notamment du fait que le projet ait été confié à Jean Nouvel, alors que les français sont tenus pour responsables de sa destruction partielle, notamment au cours de la "Bataille d'Alger" en 1957.
Les autorités algériennes défendent toutefois le projet bec et ongles, notamment à travers la voix du Ministre Algérien de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui a rappelé que la venue de Jean Nouvel s'inscrivait dans le cadre d'un partenariat entre la ville d'Alger et la Région Île de France : "Nous n'avons rien à payer à cet architecte, car c'est le côté français qui s'occupe de payer ses honoraires".
De son côté, la spécialiste du patrimoine algérien Yasmine Terki déclarait à nos confrères du site TSA (Tout sur l'Algérie) que le wali avait tenté de collaboré avec des architectes algériens pour mener à bien ce projet, mais qu'à aucun moment, ces derniers n'avaient fait le forcing pour prendre en charge ce dossier de réhabilitation, concluant même que "entre ne rien faire et laisser Jean Nouvel faire, je préfère qu'il fasse quelque chose plutôt que laisser la casbah tomber pièce par pièce".
Madame Terki a également rappelé que la casbah d'Alger avait été classée en 1992 au patrimoine universel de l'Unesco, mais que depuis 1992, rien n'avait été fait.
Le wali d'Alger, qui soutient également le projet, avait reçu la Présidente de la Région Île de France, Valérie Pécresse, les 16 et 17 décembre, dans le cadre de l'accord de coopération Alger à la première région française. A cette occasion, elle avait rappelé que "le temps fort de ce partenariat, c'est le lancement de la rénovation d'ensemble de la casbah, avec un architecte de très grand renom, Jean Nouvel, qui a été choisi par le wali d'Alger, pour mener avec sa région ces travaux de réhabilitation".