Plus de 2 000 enfants dorment dans la rue en France : une "tragédie" selon l'Unicef !

Des milliers d'enfants dorment dans la rue en France, l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité lancent un cri d'alarme.

Publié : 29 août 2024 à 12h02 par La rédaction

Enfant - triste
Crédit : Alexa - Pixabay

La situation des enfants sans abri est de plus en plus préoccupante. Plus de 2 000 enfants sont actuellement contraints de dormir dans la rue, une situation alarmante révélée par une enquête de l’Unicef France et de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

Cette réalité, qualifiée de « tragédie » par Adeline Hazan, présidente d’Unicef France, constitue une « violation flagrante des principes de la Convention internationale des droits de l’enfant ».

Le sixième baromètre publié par ces deux organisations, l’Unicef France et la FAS, met en lumière une dégradation continue de la situation des enfants sans abri.

Une situation qui empire

Selon les données du baromètre, 2 043 enfants, dont 467 âgés de moins de trois ans, ont passé la nuit du 19 au 20 août sans solution d’hébergement après que leurs familles ont contacté le 115, le numéro d’urgence pour les personnes sans abri.

Ce chiffre, en légère baisse par rapport à octobre 2023 où 3 000 enfants avaient été recensés, reste toutefois inquiétant. Il marque une hausse de 3% par rapport à août 2023, de 27% par rapport à 2022, et surtout, une augmentation dramatique de 120% par rapport à 2020.

Ces chiffres ne sont malheureusement pas exhaustifs. Le baromètre ne prend en compte ni les mineurs non accompagnés, ni les enfants vivant dans des bidonvilles ou des squats, ni ceux dont les familles ont renoncé à appeler le 115. « C’est inadmissible, on ne peut pas accepter qu’une société traite ses enfants de cette manière », s’indigne Adeline Hazan.

Les causes d'une crise aiguë

Les raisons de cette situation désastreuse sont multiples. La crise du logement, aggravée par des politiques « de court terme » et des orientations « délétères », est au cœur du problème.

Parmi les facteurs dénoncés par l’Unicef et la FAS figurent la loi anti-squat, la réduction des aides au logement (APL), et le démantèlement progressif de la loi SRU, qui impose aux villes un quota de logements sociaux. « On est face à un gouvernement démissionnaire qui n’a pas fait grand-chose », déplore Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre.

Conséquences désastreuses pour les enfants

La situation des enfants sans abri en France a des conséquences « désastreuses », tant sur leur santé mentale que sur leur éducation. « À partir du moment où on n’a pas de logement, on ne peut pas aller à l’école dans de bonnes conditions, on ne peut pas se soigner dans de bonnes conditions », souligne Adeline Hazan.

Le développement des enfants est gravement compromis, et pour les adolescents, les risques de tomber dans des trafics ou la prostitution sont accrus. « Il est temps que l’enfance, et en particulier l’enfance sans domicile, devienne une priorité gouvernementale en France », insiste-t-elle.

Un besoin urgent de solutions

Face à cette situation, les associations appellent à une réponse politique forte et immédiate. « Il faut agir sans attendre sur les situations les plus graves », exhorte Manuel Domergue.

Selon lui, un investissement de 100 à 200 millions d’euros suffirait à héberger les 2 000 enfants recensés. « La France a les moyens de le faire, tout est question de volonté politique », ajoute-t-il.