Rentrée scolaire : trois syndicats enseignants appellent à la grève le 10 septembre !

Trois syndicats appellent à la mobilisation pour dénoncer les évaluations nationales du CP au CM2 et les conditions de travail dans les écoles.

Publié : 27 août 2024 à 12h32 par La rédaction

Classe - école
Crédit : Kohji Asakawa - Pixabay

Une rentrée sous tension s’annonce dans les écoles maternelles et élémentaires en France. Trois syndicats enseignants, à savoir la FSU-SNUipp, la CGT Éducation et Sud Éducation, ont lancé un appel à la grève pour le mardi 10 septembre.

Cette mobilisation vise à protester contre la généralisation des évaluations nationales dans les classes allant du CP au CM2.

Opposition à la généralisation des évaluations nationales

Les évaluations nationales, autrefois limitées aux classes de CP et de CE1, se sont étendues l'année dernière aux classes de CM1. À la rentrée 2024, elles seront désormais imposées à tous les niveaux de l’école élémentaire, une décision qui a déclenché une vague de mécontentement parmi les enseignants.

« Il est essentiel d'enrayer la machine et de ne pas faire passer les évaluations nationales », a déclaré Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole de la FSU-SNUipp, lors d’une conférence de presse.

Les syndicats contestent l’utilité de ces évaluations, qu'ils estiment stressantes pour les élèves, les enseignants et les parents. Selon eux, ces tests standardisés uniformisent les pratiques pédagogiques, restreignant ainsi la liberté des enseignants d’adapter leurs méthodes en fonction des besoins spécifiques de leurs élèves.

Guislaine David souligne que les enseignants « sont en capacité eux-mêmes de travailler ces évaluations » sans l’intervention de tests nationaux, qu’elle juge inefficaces pour mesurer la réussite des élèves.

Des évaluations jugées incomplètes

L’une des principales critiques formulées par les syndicats concerne la portée limitée de ces évaluations, qui se concentrent principalement sur le français et les mathématiques, laissant de côté d’autres aspects essentiels de l’éducation. « En lecture, on évalue la fluence et pas la compréhension », déplore Guislaine David.

Cette focalisation restreinte est perçue comme une réduction de l’enseignement à des compétences trop spécifiques, ne reflétant pas l’ensemble des savoirs que les élèves doivent acquérir.

Des revendications plus larges sur les conditions de travail

Au-delà de la question des évaluations, cette journée de grève sera également l’occasion pour les enseignants de dénoncer les conditions de travail dans les écoles. Parmi les préoccupations figurent des effectifs de classe souvent plus élevés que la moyenne européenne et un manque d'attractivité du métier d’enseignant.

Dans un contexte où le gouvernement n’a pas encore nommé de Premier ministre, les syndicats réclament des réponses et une réelle prise en compte de leurs revendications.

« Le nouveau ou la nouvelle ministre de l’Éducation nationale doit écouter enfin les enseignants et appuyer sur le bouton stop des réformes », a insisté Guislaine David, appelant à un dialogue sincère entre le ministère et les organisations syndicales.

Le ministère défend les évaluations

De son côté, le ministère de l’Éducation nationale défend la mise en place de ces évaluations, les qualifiant d’ « évaluations standardisées » visant à « fournir des repères aux enseignants » et à affiner les indicateurs permettant de mesurer, au niveau national, les performances du système éducatif. Cependant, cette justification n’a pas convaincu les syndicats, qui restent fermement opposés à cette généralisation.