Rentrée universitaire : la Fage alerte sur une précarité étudiante qui s’aggrave !

Avec un coût de rentrée en hausse de près de 4%, la précarité étudiante s'aggrave, touchant particulièrement les non-boursiers et les étudiants étrangers.

Publié : 4 septembre 2024 à 12h03 par La rédaction

Université - étudiants
Crédit : Nikolay Georgiev - Pixabay

Ce mercredi 3 septembre, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) a publié son baromètre annuel, publié en exclusivité sur Franceinfo, sur le coût de la rentrée universitaire.

Selon cette étude, le montant total des dépenses pour un étudiant non boursier s'élève cette année à 3 157,01 euros, soit une augmentation de 86 euros (+3,79%) par rapport à 2023.

Cette hausse met en lumière les difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les jeunes, entre loyers élevés, saut de repas, et charges diverses, créant une situation de précarité étudiante alarmante.

Un loyer toujours plus lourd

Le principal poste de dépenses reste, comme les années précédentes, le logement. En moyenne, un étudiant paie 520 euros de loyer en province et 688 euros en Île-de-France, soit près de la moitié des frais mensuels.

« Cette situation n'est plus viable », déclare Maëlle Nizan, présidente de la Fage, qui pointe du doigt les conditions de vie difficiles des étudiants, en particulier ceux issus des classes moyennes basses.

Ces derniers, non éligibles aux bourses, comme les étudiants étrangers, peinent à s’en sortir, « on les retrouve dans les distributions alimentaires, dans nos épiceries sociales et solidaires », précise-t-elle, ajoutant qu’ils représentent « 75 % de nos bénéficiaires ».

Des inégalités sociales criantes

La précarité alimentaire constitue un autre sujet de préoccupation majeur. Selon la Fage, « les étudiants sautent en moyenne plus de trois repas par semaine » et « près de 20% ne mangent pas à leur faim ».

Ce constat, bien qu'inquiétant, s'accompagne paradoxalement d'une légère baisse des coûts liés à l'alimentation, due notamment à la stabilité des prix dans les restaurants universitaires et à une baisse de 2,25% des dépenses en produits alimentaires.

Cependant, malgré cette baisse, l'augmentation globale des frais de rentrée ne cesse d’aggraver les inégalités. Pour faire face à cette situation, la Fage réclame la mise en place urgente du « repas à un euro » pour tous les étudiants.

Frais d’inscription en hausse et frais dénoncés

Après six années de stabilité, les frais d’inscription à l’université augmentent de 5 euros cette année (+2,94%). Une hausse modeste, certes, mais qui s’ajoute à d’autres dépenses.

La Fage dénonce également la persistance de « frais illégaux », tels que l’achat de matériel pédagogique obligatoire pour certaines formations. Ces coûts, qui incluent des livres ou logiciels spécialisés, atteignent en moyenne 176,46 euros cette année, marquant une augmentation de 16,69% par rapport à 2023.

Des demandes urgentes pour pallier à la précarité étudiante

Face à cette montée des dépenses, la Fage exhorte le gouvernement à agir. L'association plaide pour une réforme du système de bourses afin de prendre en charge un million d’étudiants, contre 750 000 actuellement.

Elle insiste également sur la nécessité de revaloriser les APL (aide personnalisée au logement), de geler les frais universitaires, et d’étendre le dispositif des repas Crous à un euro pour tous, y compris pour les étudiants étrangers.

La Fédération accuse les politiques actuelles d'aggraver l'accès à l'enseignement supérieur pour les plus précaires, en augmentant les charges sans revaloriser les aides sociales de manière suffisante. « C’est une situation sociale alarmante qui exige des mesures fortes et immédiates », a souligné Maëlle Nizan, présidente de la Fage.