(Cinéma) Karim Leklou est médium dans "Goutte d’Or" !
28 février 2023 à 11h32 par Christophe
Suivez Karim Leklou dans la peau d'un voyant du quartier de la Goutte d'Or à Paris. Une plongée dans ce quartier et le monde plein de mystère des mediums.
Le synopsis
Ramsès, trente-cinq ans, tient un cabinet de voyance à la Goutte d’Or à Paris. Habile manipulateur et un peu poète sur les bords, il a mis sur pied un solide commerce de la consolation. L’arrivée d’enfants venus des rues de Tanger, aussi dangereux qu’insaisissables, vient perturber l’équilibre de son commerce et de tout le quartier. Jusqu’au jour où Ramsès va avoir une réelle vision.
L’avis de la rédaction
Le réalisateur, Clément Cogitore, avait filmé les grands espaces dans ses précédents films « Bragino » et « Ni le ciel ni la terre ».
Il avait envie de se confronter à un espace urbain, il s'est naturellement tourné vers le quartier de Barbès et de la Goutte d'Or à Paris où il a vécu et qu'il affectionne particulièrement.
Il filme un medium, avec la volonté de ne pas juger ce milieu ni les clients qui le fréquentent : « D’un point de vue moral, on ne peut que condamner Ramsès mais sa fiction est aussi nuisible qu’elle est consolatrice, soignante. Le monde des médiums de la Goutte d’Or, c’est une petite escroquerie de la misère par des gens qui sont eux-mêmes dans la misère. Un ou deux voyants sont prospères mais globalement, c’est une économie de la survie ».
Les enfants des rues n'étaient pas présents dans le scénario initialement. Il s'est inspiré d'un vrai phénomène qui a eu lieu en 2016 quand des enfants des rues venus de Tanger sont arrivés dans le quartier. « Comme dans le film, certains sont même entrés dans des appartements par des échafaudages. À un moment donné, ils étaient vraiment devenus la terreur du quartier, plus personne ne savait quoi en faire, ils s’étaient même mis à dos les dealers car tellement incontrôlables qu’ils perturbaient le trafic ».
Le film est porté par Karim Leklou, qui est à l'affiche de nombreux films en ce début d'année, et salué par la critique : « tellurique » pour Première, il est « habité » pour le JDD. On retrouve également au casting le célèbre acteur algérien Ahmed Benaïssa, dans un de ses derniers rôles. Il a disparu en mai dernier, le jour de la projection du film à la Semaine de la Critique à Cannes.
La bande annonce