Procès en appel du RN : la défense de Marine Le Pen fragilisée après le retrait de 13 co-prévenus !
13 des 25 prévenus ont accepté leur condamnation, affaiblissant potentiellement la défense de la cheffe du Rassemblement national avant son procès en appel.
Publié : 11 avril 2025 à 16h29 par La rédaction
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Le dossier explosif des assistants parlementaires européens du Rassemblement national entame une nouvelle phase judiciaire. Après les condamnations prononcées en mars dernier par le tribunal correctionnel de Paris, tous les prévenus disposaient de 10 jours pour faire appel. Ce délai a expiré jeudi 10 avril à minuit, et les premiers effets se font déjà sentir.
Selon des informations confirmées ce vendredi par nos confrères de RMC, seuls 12 des 25 condamnés ont choisi de faire appel. Marine Le Pen, figure centrale de cette affaire, en fait partie, tout comme Louis Aliot, maire de Perpignan. En revanche, 13 autres personnes – principalement d’anciens assistants parlementaires – ont décidé de ne pas poursuivre la procédure. En renonçant à l'appel, ils rendent leur condamnation définitive.
Des condamnations qui pèsent sur la stratégie de défense
Cette situation pourrait compliquer la ligne de défense de Marine Le Pen. Lors du procès en première instance, la stratégie des prévenus reposait sur une solidarité sans faille. Tous niaient avoir été rémunérés pour des missions internes au parti, payées pourtant par le Parlement européen. Le tribunal avait au contraire estimé que plusieurs assistants parlementaires occupaient des « emplois fictifs », financés avec des fonds publics détournés.
Avec une moitié des condamnés ayant désormais validé le jugement, cette unité vole en éclats. Ces condamnations définitives pourraient, de facto, fragiliser la position de la présidente du RN en appel. Car ceux qui ont admis leur culpabilité – par absence de contestation – ne seront plus présents pour défendre une version commune des faits.
Un procès en appel allégé mais déterminant
Le nouveau procès, qui se déroulera devant la cour d’appel de Paris, devrait s’ouvrir début 2026, avec un verdict attendu dans le courant de l’été de la même année. Moins nombreux, les prévenus devraient bénéficier d’un procès plus rapide, mais pas moins stratégique. Pour Marine Le Pen, en particulier, ce nouveau rendez-vous judiciaire pèsera lourdement sur son avenir politique, à l’heure où elle s’impose comme une figure incontournable de l’opposition.
Un tournant pour le Rassemblement national
Cette affaire continue de poursuivre le parti fondé par Jean-Marie Le Pen, aujourd’hui rebaptisé Rassemblement national. L’accusation portait sur un système organisé de rémunération d’assistants parlementaires avec des fonds européens, alors qu’ils travaillaient en réalité pour le parti sur le territoire français. Le préjudice pour l’institution européenne est estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros.
En première instance, le tribunal avait infligé des peines allant de la prison avec sursis à des amendes substantielles. Le RN lui-même, en tant que personne morale, avait été sanctionné. Les juges avaient dénoncé un « système frauduleux » organisé sur plusieurs années.