Expulsion de Doualemn : selon Bruno Retailleau, "L'Algérie cherche à humilier la France" !

Bruno Retailleau dénonce une « humiliation » de la France par l'Algérie après le renvoi d'un influenceur expulsé.

Publié : 17h53 par La rédaction

Bruno Retailleau
Crédit : Bruno Retailleau - Facebook

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a vivement critiqué l'Algérie ce vendredi 10 janvier, après le renvoi en France de l'influenceur algérien Doualemn, pourtant expulsé vers son pays d'origine.

Selon le ministre, cette décision marque un affront inacceptable : « L'Algérie cherche à humilier la France », a-t-il déclaré lors d’un déplacement à Nantes, dénonçant une situation « extrêmement inquiétante ».

Un renvoi qui envenime les tensions

Doualemn, influenceur algérien résidant régulièrement en France grâce à un titre de séjour, avait été expulsé  après la publication d’une vidéo dans laquelle il appelait à des violences contre un manifestant algérien anti-régime. Cette vidéo avait été signalée à la justice, et une enquête avait été ouverte pour « provocation publique et directe non suivie d'effet à commettre un crime ».

Malgré son expulsion, les autorités algériennes ont refusé de le laisser entrer sur leur sol. L'influenceur a ainsi été renvoyé en France jeudi soir, où il a été placé au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).

Cette décision de l'Algérie a profondément irrité Bruno Retailleau : « C'est un camouflet pour la France et une violation totale des règles, notamment de la convention de Chicago », a-t-il fustigé.

Une crise politique dans un contexte déjà tendu

Cet épisode intervient dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre Paris et Alger. Les récentes déclarations d'Emmanuel Macron sur le Sahara occidental, qualifiant la position algérienne de « déshonorante », et l'arrestation en Algérie de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal n’ont fait qu’aggraver la situation.

Bruno Retailleau a d'ailleurs profité de sa prise de parole pour rappeler que Boualem Sansal, « malade et âgé », est toujours détenu en Algérie. « Est-ce qu'un grand pays peut s'honorer de maintenir en détention, pour de mauvaises raisons, quelqu'un dans cet état ? », a-t-il interrogé.

Des mesures de rétorsion envisagées

Face à ce qu’il considère comme une escalade, le locataire de la Place Beauvau a annoncé qu’il fallait « étudier tous les moyens à notre disposition vis-à-vis de l’Algérie ». Parmi les mesures évoquées figurent une réduction du nombre de visas accordés aux ressortissants algériens et une possible baisse de l'aide au développement versée à Alger.

« Ces décisions doivent être étudiées au plus haut niveau, à la fois par le gouvernement et le président de la République », a précisé le ministre, tout en insistant sur la gravité de la situation : « L'Algérie est en train de franchir un cap ».

Il a également laissé entendre que d’autres options, telles qu’une augmentation des tarifs douaniers ou des restrictions commerciales, pourraient être envisagées si les relations bilatérales ne s’améliorent pas rapidement.