Saint Levant : l’artiste palestinien qui conquiert le monde avec son rap multilingue !

À seulement 23 ans, Saint Levant est devenu l’une des voix les plus prometteuses de la scène musicale internationale. Avec son style unique, mêlant l’arabe, le français et l’anglais, ce jeune auteur-compositeur-interprète, né à Jérusalem et ayant grandi à Gaza, réinvente les codes du rap pour y intégrer ses origines et son histoire. Derrière ses morceaux, porteurs d’un message d’espoir, se cache une ambition : donner une nouvelle image de la Palestine et construire une communauté autour de son identité multiculturelle.

Une enfance marquée par l’exil

Marwan Abdelhamid, alias Saint Levant, voit le jour en 2000 à Jérusalem, au cœur de la seconde intifada. Fils d’une mère franco-algérienne et d’un père serbo-palestinien, il passe les premières années de sa vie à Gaza. Mais en 2007, sa famille est contrainte de fuir la région en proie à des conflits pour se réfugier en Jordanie. C’est à Amman qu’il poursuit son adolescence, avant de s’envoler pour la Californie à 17 ans, où il commence des études en relations internationales à l’Université de Santa Barbara.

Pour l’artiste, Gaza reste un lieu profondément ancré dans son cœur. « C’est là où j’ai grandi, c’est une partie de moi », explique-t-il dans une interview. Malgré la violence des souvenirs liés aux conflits, il se rappelle aussi des moments chaleureux de son enfance : « L’odeur de la terre, le goût de la nourriture, et surtout la vue de la mer ». Une nostalgie qui transparaît dans plusieurs de ses morceaux.

Une carrière propulsée par les réseaux sociaux

C’est en 2020 que Saint Levant commence à publier ses premières chansons sur TikTok et Instagram, attirant rapidement l’attention avec son style novateur. Mais c’est son titre « Very Few Friends », sorti en novembre 2022, qui marque un tournant décisif dans sa carrière. Ce morceau, qui mélange avec fluidité les trois langues qu’il maîtrise, devient viral et accumule des millions de vues en quelques semaines. Il fait ainsi de lui une figure prisée de la Génération Z, séduite par l’authenticité de ses paroles et son message universel.

Depuis, l’artiste enchaîne les succès. En mai 2023, il tourne le clip de sa chanson « Nails ». Puis en février 2024, il dévoile « Deira », un titre réalisé avec le rappeur gazaoui MC Abdul. Ce morceau rend hommage au peuple de Gaza et porte le nom de l’hôtel construit par son père, détruit par les bombardements israéliens. Le mélange entre chaâbi algérien et influences contemporaines illustre son talent pour fusionner les genres musicaux.

Une vision artistique engagée

Saint Levant ne se contente pas de produire de la musique. Il porte également un message politique et social. À travers ses textes, il aborde des sujets comme l’identité, l’exil ou encore la situation en Palestine. « Je veux restructurer l’image que les gens ont de la Palestine dans le monde », confie-t-il. Sa chanson « Tourist » illustre cette quête identitaire et son attachement à ses racines.

En avril 2024, il participe au célèbre festival Coachella, marquant une étape clé de sa reconnaissance internationale. Son album « Deira », sorti la même année, propose des collaborations marquantes avec des artistes comme MC Abdul et Cheb Bilal, renforçant son statut d’artiste multiculturel.

Une identité musicale unique

La musique de Saint Levant reflète sa complexité culturelle. Inspiré par des artistes comme Drake ou Tyler, the Creator, il qualifie son style de « fusion », mêlant drill, rap arabe et sonorités internationales. Ses chansons, souvent teintées de mélancolie, incarnent son désir de briser les frontières, tant linguistiques que géographiques.

Marwan Abdelhamid explique que son objectif n’est pas de faire du buzz éphémère, mais de construire une carrière durable. « Je veux prendre le temps de me créer une carrière qui dure, de travailler ma musique et mon style », affirme-t-il. Avec cette philosophie, il aspire à fédérer une communauté qui partage ses valeurs et son histoire.

Une reconnaissance en plein essor

En 2024, Saint Levant est couronné Homme de l’année par GQ Moyen-Orient, une distinction qui souligne son impact dans le monde de la musique et au-delà. Alors qu’il continue de jongler entre ses études, sa musique et ses projets, il envisage un avenir où il pourrait également s’investir en politique ou dans l’éducation. « Un de mes buts, c’est de fonder une université », confie-t-il.

Une voix porteuse d’espoir

Saint Levant, avec sa musique sincère et sa capacité à raconter son histoire, incarne une nouvelle génération d’artistes engagés. En mêlant habilement géopolitique, culture et espoir, il donne une voix à ceux qui, comme lui, ont grandi entre plusieurs mondes. Avec déjà plusieurs succès à son actif et un public fidèle, l’avenir s’annonce prometteur pour ce jeune homme qui ne cesse de dépasser les frontières, tant dans sa musique que dans son parcours de vie.