Biyouna, une icône intemporelle !
18 octobre 2023 à 13h28 par La rédaction
Quelques semaines après son 71e anniversaire, Biyouna, véritable icône de la scène artistique algérienne, continue de briller de mille feux. Retour sur le parcours fascinant de cette artiste polyvalente et inimitable.
Crédit : Instagram @bayabouzar_off
Née le 13 septembre 1952 à Alger, Baya Bouzar, plus connue sous le nom de Biyouna, est une figure emblématique de la scène artistique algérienne. Chanteuse, danseuse et actrice, elle a su conquérir le cœur du public par son talent indéniable et sa personnalité unique.
L'héritage d'une famille d'artistes
Issue d'une lignée d'artistes, Biyouna a puisé son inspiration dans les talents de sa sœur, Leïla el Djazaïria, une célèbre chanteuse algérienne. Dès son plus jeune âge, elle se passionne pour les spectacles solos, le chant et la comédie.
Les premiers pas sur scène
Très tôt, Biyouna fut éprise de l'art du chant ; elle intègre tour à tour diverses troupes musicales. D'abord aux côtés de Fadela Dziria, où elle manie la derbouka avec virtuosité, puis aux côtés de sa complice Flifla, et enfin à la tête de sa propre troupe, où son chant rayonnait lors des festivités nuptiales.
À dix-sept ans, elle investit les scènes des cabarets, puis à dix-neuf ans, elle envoûte le Copacabana de sa grâce. Cette même année, le réalisateur Mustapha Badie perçoit son talent et la propulse dans son premier feuilleton.
L'éclat d'une carrière d'actrice
En 1973, Biyouna accède à la notoriété grâce au réalisateur Mustafa Badie qui lui offre le rôle de Fatima dans la série d'opéras « La Grande Maison ». Cette adaptation du roman de Mohamed Dib la propulse sur le devant de la scène artistique. Dès lors, elle s'illustre dans plusieurs films algériens et se démarque par ses One Man Shows.
Son périple la conduit en France en 1999, où elle participe au film « Le Harem de Madame Osmane ». En 2000, elle brille dans « La Voisine », puis dans « Viva Laldjérie », aux côtés de l'acteur humoriste Mohamed Fellag. Cependant, son apogée survient entre 2002 et 2005 avec la série « Nas Mellah City ».
Le cinéma, une passion dévorante
Biyouna incarne avec brio Mme Aldjeria dans le film de Nadir Moknèche, « Délice Paloma ». En 2007, elle joue un rôle discret dans le film algérien « Rendez-vous avec le destin ».
L'année 2009 marque un tournant théâtral majeur pour l'artiste lorsqu’elle interprète « La Célestine » au Théâtre de la Vingtième à Paris. En 2010, elle rayonne dans la série « Ma nièce adorée », partageant l'affiche avec de nombreuses stars.
Biyouna, la voix envoûtante
En 2001, l'album « Raid Zone » voit le jour, enregistré et produit en France. Cet opus, composé de dix chansons, révèle l'étendue de sa voix puissante et grave.
En 2007, elle enchante ses fans avec « Blonde dans la Kasbah », enregistré lors d'un concert à Beyrouth. Cet album revisite de grandes chansons algériennes, dont le célèbre « Bismillah », mixé par Joseph Racaille.
Une icône intemporelle du cinéma et de la télévision en Algérie
La grande dame du petit écran signe un retour retentissant pour le Ramadan de cette année. En effet, la talentueuse actrice algérienne participe à cinq nouvelles productions, jonglant habilement entre drame et comédie, diffusées tant sur des chaînes publiques que privées.
La comédienne a captivé l'attention et suscité l'intérêt des téléspectateurs, particulièrement dans le feuilleton « Edamma » de Yahia Mouzahem, diffusé sur l'ENTV. Son jeu d'acteur unique reste la clef de voûte de son succès, contribuant grandement à l'engouement pour les productions dans lesquelles elle évolue. La série a rassemblé 4 millions de téléspectateurs en seulement trois jours.
Dans cette série, Biyouna a choisi un rôle qui se distingue de ses précédentes interprétations ; elle incarne Halima, une femme âgée et malade confinée à son lit. Malgré l'absence de paroles, l'actrice parvient à toucher la sensibilité des spectateurs à travers ses expressions et son silence, empreints de significations multiples, traduisant chagrin et tristesse.
Biyouna se distingue également dans quatre productions comiques, notamment « Akhou El Banat », réalisée par Abdelkader Djeriou et Nesroun Douane, diffusée sur Echorouk TV. Elle brille également dans la série « Skarkech » de Rafik Deboub, où elle tient le rôle principal, et dans le sitcom « Maicha fel good » d'Amine Boumediene, diffusé sur la chaîne Ennahar TV.
Avec une carrière qui s’étend sur plus de cinquante ans, Biyouna a su transcender les frontières artistiques, explorant avec succès le monde du théâtre, du cinéma et de la musique. Son talent indéniable, sa présence scénique magnétique et sa personnalité spontanée et attachante, en font une icône incontournable du paysage artistique algérien et une source d'inspiration pour les générations futures. Son héritage artistique perdurera, éclairant les cœurs et les âmes de ceux qui auront la chance de la découvrir.