Face aux attaques contre la justice, la société civile appelle à la manifestation pour défendre l’État de droit !

En réaction aux critiques visant une récente décision judiciaire contre le Rassemblement national, des dizaines d’organisations appellent à manifester le 12 avril pour réaffirmer leur attachement à la démocratie et à la justice.

Publié : 11 avril 2025 à 12h21 par La rédaction

Manifestation du 12 avril
Crédit : DR

Une coalition large d’organisations de la société civile, dont France Fraternités, appelle à se mobiliser samedi 12 avril 2025 partout en France. Cette initiative a pour objectif de défendre l’État de droit, actuellement mis à mal par les réactions suscitées par une décision de justice récente visant le Rassemblement national et plusieurs de ses figures, dont Marine Le Pen.

Une condamnation qui déclenche une tempête politique

Le 31 mars, la justice a tranché après des années d’instruction et de débat contradictoire. Le Rassemblement national, ses cadres et plusieurs élus ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics. Marine Le Pen, qui dirigeait alors le parti et siégeait au Parlement européen, a été condamnée à cinq ans d’inéligibilité, dont l’exécution est immédiate, ainsi qu’à quatre ans de prison, dont deux avec sursis.

Depuis l’annonce du verdict, les réactions de la formation d’extrême droite ont pris une tournure préoccupante. En dénonçant ce qu’elle qualifie de « complot », la direction du RN a mis en cause l’indépendance de la justice. Ces accusations, reprises avec enthousiasme par plusieurs figures internationales de l’extrême droite comme Donald Trump, Elon Musk, Viktor Orban ou encore Jair Bolsonaro, nourrissent un climat délétère.

Des critiques relayées au plus haut niveau

L’inquiétude est renforcée par le fait que ces remises en cause du travail des juges ne sont pas restées confinées à l’extrême droite. D'autres responsables politiques, y compris certains au sommet de l’État, ont tenu des propos qui, volontairement ou non, participent à la défiance envers l'institution judiciaire. Cette remise en question publique a eu des conséquences concrètes : les magistrats ayant rendu la décision font désormais l’objet de menaces.

Derrière ces attaques, les organisations signataires voient un rejet du principe fondamental de l’égalité devant la loi. L’indépendance de la justice devient la cible, précisément parce qu’elle incarne ce principe, garantissant que personne – quelle que soit sa fonction ou sa notoriété – n’échappe à la règle commune.

L’État de droit, socle de la démocratie

Face à ces dérives, les signataires rappellent que l’État de droit n’est pas un concept abstrait. Il constitue la pierre angulaire de la démocratie, en assurant le respect des droits fondamentaux et en protégeant les citoyennes et citoyens contre l’arbitraire.

« Garantie d’impartialité, de traitement égal devant la loi et de refus de la violence dans les relations, l’État de droit – indissociable d’une démocratie effective et de la protection des droits humains – résonne avec nos convictions », écrivent les organisations dans leur appel commun.

À une époque marquée par la montée des discours racistes, antisémites, sexistes et réactionnaires, les associations affirment qu’il est essentiel de défendre les institutions qui permettent à la société de résister à ces dérives.

Une mobilisation prévue dans toute la France

Pour alerter et fédérer autour de ces enjeux, les associations appellent à un large rassemblement le samedi 12 avril dans toutes les villes de France. À Paris, le rendez-vous est fixé à 17h sur la place de la République. Cette manifestation entend affirmer un soutien clair et visible à la justice indépendante, et plus largement à l’ensemble des principes démocratiques.

Une mobilisation portée par une large coalition

Parmi les signataires figurent des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International France, la Ligue des droits de l’Homme, SOS Racisme ou Transparency International, mais aussi des syndicats (CGT, FSU, SAF), des collectifs féministes, des mouvements écologistes comme Greenpeace, ainsi que des associations engagées pour la justice sociale et contre toutes les formes de discrimination.

Toutes partagent une même conviction : la démocratie ne peut exister sans justice indépendante, ni sans un État de droit respecté. Elles appellent toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette exigence à se rassembler le 12 avril pour dire haut et fort que les droits, la justice et l’égalité ne sont pas négociables.