Emmanuel Macron pourrait reconnaître l’État palestinien en juin !
Emmanuel Macron envisage une reconnaissance de l’État palestinien en juin lors d’une conférence à New York.
Publié : 10 avril 2025 à 18h55 par La rédaction
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C’est une annonce qui pourrait marquer un tournant dans la diplomatie française au Moyen-Orient. Emmanuel Macron a fait savoir, lors d’un entretien diffusé mercredi 9 avril sur France 5, que la France pourrait reconnaître officiellement un État palestinien « en juin », à l’occasion d’une conférence internationale organisée à New York.
Ce sommet, prévu sous la coprésidence de la France et de l’Arabie saoudite, a pour ambition de relancer les perspectives d’une solution à deux États, sur fond de conflit toujours ravivé entre Israël et la Palestine.
Une reconnaissance envisagée comme un « acte juste »
Le chef de l’État a précisé qu’il prendrait cette décision, car il estime que « ce sera juste ». Il explique vouloir inscrire cette initiative dans une dynamique collective, à même de favoriser une reconnaissance réciproque entre les parties. « On doit aller vers une reconnaissance et donc, dans les prochains mois, on ira », a-t-il déclaré, à son retour d’un déplacement officiel en Égypte.
En parallèle, Emmanuel Macron espère que d’autres États favorables à la cause palestinienne s’engagent à reconnaître Israël. « Cela doit aussi permettre à ceux qui soutiennent la Palestine de reconnaître Israël, ce que plusieurs d'entre eux ne font pas », a-t-il souligné.
Le président de la République pointe notamment le refus persistant de certains pays comme l’Iran, le Qatar, l’Algérie ou encore le Liban, de normaliser leurs relations diplomatiques avec Tel-Aviv.
Une conférence à enjeu international
Ce sommet, annoncé dès décembre, est envisagé comme une plateforme pour tenter de débloquer le processus de paix. Emmanuel Macron souhaite que cette réunion soit l’occasion de concrétiser un « mouvement de reconnaissance réciproque », qui pourrait inclure plusieurs nations.
La reconnaissance de la Palestine par Paris s’inscrirait ainsi dans un effort plus large pour sécuriser la région sur le plan diplomatique et sécuritaire. « Il faut aussi être clair face à ceux qui nient le droit d’Israël à exister, comme l’Iran », a insisté le président.
Des réactions contrastées
La perspective de cette reconnaissance n’a pas tardé à faire réagir. Du côté palestinien, cette déclaration a été accueillie favorablement. Varsen Aghabekian Shahin, ministre d’État aux Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, a salué cette annonce. Selon elle, il s’agirait « d’un pas dans la bonne direction », conforme à la défense des droits du peuple palestinien et à l’objectif d’une solution à deux États.
À l’inverse, Israël s’oppose fermement à cette initiative. Sur franceinfo, l’ambassadeur israélien en France, Joshua Zarka, a jugé « totalement irresponsable » le fait d’aborder la question d’un État palestinien « alors que la guerre continue ». Il estime que de telles démarches risquent, selon lui, de freiner tout espoir de paix véritable. « Avant de parler d’un État palestinien, il faut d’abord créer les conditions qui mènent à la paix », a-t-il déclaré.
Une tendance internationale
La France n’est pas la seule à s’être engagée récemment dans cette voie. Au printemps 2024, plusieurs pays européens, dont l’Irlande, la Norvège, l’Espagne et la Slovénie, ont officialisé leur reconnaissance de l’État palestinien.
Près de 150 pays dans le monde ont déjà franchi ce cap. La France, en prenant cette décision, viendrait renforcer cette dynamique diplomatique à l’échelle internationale.