Convocation de l’ambassadeur de France à Alger : les relations entre la France et l’Algérie sous haute tension !

Les relations franco-algériennes se dégradent de nouveau. Alger convoque l’ambassadeur de France et dénonce une campagne de déstabilisation.

Publié : 16 décembre 2024 à 16h56 par La rédaction

Crédit : Ambassade de France en Algérie - Facebook

Un nouveau chapitre tendu s'ouvre dans les relations déjà fragilisées entre Paris et Alger. Ce dimanche 15 décembre, le gouvernement algérien a convoqué l’ambassadeur de France, Stéphane Romatet, pour une mise en garde formelle.


Selon le quotidien El Moudjahid, cette démarche diplomatique vise à dénoncer les « actes hostiles » et les « provocations répétées » émanant de la France, en particulier les révélations sur une opération de la DGSE visant à recruter d’anciens terroristes en Algérie.


Une convocation aux accents de sévère avertissement


La convocation de l’ambassadeur français fait suite à des informations relayées par la chaîne publique algérienne AL24 News, selon lesquelles les services de renseignement français auraient orchestré une campagne de recrutement d’anciens terroristes algériens, dont un certain Mohamed Amine Aissaoui, âgé de 35 ans. Cette opération, qualifiée de « tentative de déstabilisation », aurait été déjouée par les services de sécurité algériens. 


Au ministère algérien des Affaires étrangères, Stéphane Romatet s’est vu signifier la « ferme réprobation » des autorités algériennes face à ces agissements. « L’Algérie prendra toutes les mesures qui s’imposent pour faire face à ces tentatives d’ingérence », ont précisé des sources diplomatiques citées par le journal.


Une escalade dans des relations déjà fragiles


Cette convocation intervient dans un contexte de relations bilatérales tendues depuis plusieurs mois. En juillet dernier, Alger avait rappelé « avec effet immédiat » son ambassadeur à Paris.


Cette décision faisait suite à l’annonce par la France d’un soutien renforcé au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, une position perçue par Alger comme un affront diplomatique. Depuis, la représentation diplomatique algérienne en France est assurée par un chargé d’affaires.


De son côté, la France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a rejeté les accusations algériennes. « Ce sont des accusations infondées et fantaisistes », a déclaré Jean-Noël Barrot sur Franceinfo, qui a assuré son soutien à Stéphane Romatet.


« Nous souhaitons que notre relation avec l’Algérie, dans l’intérêt des deux pays, se poursuive », a-t-il ajouté, tout en rappelant la « feuille de route » convenue en 2022 par les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune.


Une série d’accusations et de griefs


Outre les révélations sur les opérations de la DGSE, l’Algérie dénonce une campagne de « provocations » et d’« ingérence » orchestrée par Paris.


Selon El Moudjahid, des réunions auraient été tenues dans des bâtiments diplomatiques français en Algérie, regroupant des agents consulaires français et des individus hostiles aux institutions algériennes.


Le journal mentionne également un « acharnement médiatique » contre l’Algérie, alimenté par des plateaux de télévision, des articles de presse et des déclarations de figures publiques françaises.


Une tension politique qui dépasse les cercles diplomatiques


Pour Alger, ces actions hostiles s'inscrivent dans une stratégie de diversion politique menée par Paris. Selon des sources citées par El Moudjahid, la classe politique française chercherait à détourner l'attention de ses propres crises internes en érigeant l’Algérie en « bouc émissaire ». Alger rappelle qu’une « obsession maladive anti-algérienne » serait ainsi devenue un outil de diversion pour l’Elysée.