Immigration : Bruno Retailleau, un nouveau ministre de l’Intérieur aux positions très dures !

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a détaillé ses ambitions en matière de gestion de l’immigration en France.

Publié : 24 septembre 2024 à 12h30 par La rédaction

Crédit : Bruno Retailleau - Facebook

Vers un nouveau tour de vis sur l'immigration ? Bruno Retailleau, récemment nommé ministre de l’Intérieur, a fait part de ses priorités en matière de politique migratoire lors de plusieurs interventions médiatiques cette semaine.


Sur Europe 1 et CNews, il a affirmé vouloir « augmenter considérablement le taux d'exécution des OQTF » (Obligation de quitter le territoire français), soulignant que ce taux est actuellement « très bas, moins de 10 % ».


S'il a évité de fixer un objectif chiffré pour le moment, le ministre de l’intérieur a clairement indiqué que la situation actuelle est insatisfaisante et qu'il faut agir rapidement.


Des mesures concrètes pour une politique migratoire plus stricte


Parmi les premières mesures annoncées, Bruno Retailleau a prévu de réunir les préfets des dix départements où les « désordres migratoires » sont les plus importants. Ces préfets devront intensifier les expulsions tout en réduisant le nombre de régularisations ; l'objectif est clair : « expulser plus, régulariser moins ».


Le locataire de la place Beauvau a également évoqué la nécessité de repenser certains aspects de la législation actuelle, notamment en réintroduisant des dispositions censurées par le Conseil constitutionnel dans la loi Darmanin, adoptée plus tôt. Il a estimé que « certains articles sont essentiels » et a souligné qu’il n’exclut pas l’adoption d’une nouvelle loi pour pallier les « trous dans la raquette » du système juridique actuel.


Réformer l’aide médicale d’État (AME)


Bruno Retailleau a aussi ciblé l’aide médicale d’État (AME), un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'une prise en charge médicale gratuite après trois mois de présence sur le territoire.


Le ministre souhaite réformer cette aide pour la rendre moins attractive, affirmant qu’il ne veut pas que « la France soit le pays le plus attractif d'Europe pour certaines prestations sociales ». Cette déclaration fait écho aux précédentes tentatives de la droite sénatoriale, dont Bruno Retailleau est issu, pour restreindre l’AME à une simple « aide d’urgence ».


Vers la suppression des accords de 1968 avec l’Algérie ?


Interrogé sur la question sensible des accords de 1968, qui régissent l'immigration algérienne en France, Retailleau s’est montré favorable à leur suppression. « C’est ma position », a-t-il confirmé, bien qu’il ait précisé que cela relève des compétences du ministère des Affaires étrangères.


Ces accords, perçus par certains comme obsolètes, sont régulièrement critiqués par une partie de la droite et de l’extrême droite, mais toute modification risquerait de provoquer des tensions diplomatiques avec l’Algérie.


Un ministre de l’Intérieur qui se veut déterminé


Dans ses interventions, Bruno Retailleau a réaffirmé sa volonté de « prendre tous les moyens » pour réduire l'immigration en France, précisant qu'il partage l’inquiétude de « millions de Français » qui ne voient pas dans l'immigration massive une « chance pour la France ». Il a insisté sur la nécessité de « ne pas envoyer des migrants périr en pleine mer », en évoquant la tragédie des traversées illégales de la Méditerranée.


Dans cette optique, le ministre prône des accords bilatéraux avec les pays du Maghreb pour juguler l'immigration illégale, citant en exemple des accords similaires passés par l'Italie avec la Tunisie et l'Égypte. Cependant, la mise en place de tels accords reste complexe et pourrait prendre du temps.


Vers une nouvelle loi sur l'immigration ?


Bruno Retailleau ne s'interdit pas de proposer une nouvelle loi pour traiter les questions migratoires, en particulier celles qui ont été censurées par le Conseil constitutionnel dans la loi Darmanin.


Le ministre souhaite travailler en profondeur sur ces articles, considérés comme « essentiels », et les retravailler afin de renforcer les moyens d'action de l'État en matière de gestion migratoire.