Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison ferme !

L’écrivain Boualem Sansal a été condamné jeudi 27 mars à 5 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger. Une amende de 500 000 dinars, soit environ 3 500 euros, vient s’ajouter à la peine prononcée.

L’auteur, présent à l’audience, a été reconnu coupable d’atteinte à l’intégrité du territoire algérien, une accusation qui pèse lourd dans le contexte géopolitique tendu entre Alger, Rabat et Paris.

Une déclaration controversée au cœur de l’affaire

Le dossier repose sur des propos tenus par Boualem Sansal dans un média français classé à l’extrême droite. L’écrivain y aurait validé une thèse défendue par le Maroc, selon laquelle certaines régions aujourd’hui algériennes auraient historiquement appartenu au royaume chérifien avant d’être détachées sous l’ère coloniale.

Cette prise de position a été interprétée par les autorités algériennes comme une remise en cause de l’unité territoriale nationale. Pour Alger, il ne s’agit pas d’une simple opinion mais d’une adhésion à une idéologie perçue comme expansionniste, dans un climat diplomatique déjà lourd. 

Un jugement aux répercussions politiques

Le verdict est tombé à l’issue d’un procès ouvert le 20 mars. Le parquet algérien avait alors requis 10 ans de prison contre l’écrivain. La peine finale, bien qu’allégée, reste lourde.

Elle intervient alors que les relations entre Alger et Paris traversent une période de fortes turbulences. L’arrestation de Boualem Sansal, survenue le 16 novembre à Alger, avait déjà provoqué un profond malaise. 

L’appel à la clémence du côté français

En France, cette condamnation suscite de vives réactions. L’avocat de Boualem Sansal a lancé un appel direct au président algérien, le pressant de faire preuve « d’humanité ». Son éditeur français, Gallimard, rappelle que son âge et sa condition mériteraient un traitement plus clément.