Maroc : la Banque mondiale prévoit une croissance économique de 3,6% en 2025 !

Malgré une croissance ralentie en 2024, le Maroc peut espérer une reprise en 2025, à condition de maintenir ses efforts de réforme et d’améliorer son climat des affaires.

Publié : 27 mars 2025 à 16h13 par La rédaction

Banque mondiale
Crédit : Shiny Things - Wikipedia (CC BY-SA 4.0)

Le dernier rapport de suivi économique publié par la Banque mondiale confirme que l’économie marocaine a résisté à plusieurs chocs en 2024, notamment la sécheresse, tout en affichant des perspectives plutôt positives pour 2025.

L’institution internationale table sur une croissance de 3,6% l’année prochaine, tirée par un rebond de la production agricole grâce à de meilleures conditions climatiques. Le produit intérieur brut agricole devrait ainsi progresser de 4,5%, tandis que la croissance non agricole, après une belle performance en 2024, devrait ralentir à 3,5%.

Une économie résiliente, mais confrontée à des défis persistants

La croissance globale a ralenti à 3,2% en 2024, freinée par des conditions climatiques défavorables. Toutefois, l’activité hors agriculture a surpris positivement, portée par un regain dans l’industrie et un dynamisme de l’investissement.

Cette résilience s’est accompagnée d’une inflation contenue. « Malgré les tensions habituelles observées durant le Ramadan, les prévisions de la Banque centrale montrent que l’inflation reste sous contrôle », a précisé Javier Diaz Cassou, économiste à la Banque mondiale.

Autre bonne nouvelle : les finances publiques s’assainissent progressivement. Le déficit budgétaire poursuit sa trajectoire de réduction entamée après la pandémie, ce qui devrait permettre au ratio dette/PIB de se stabiliser entre 67 et 68% à moyen terme. Côté extérieur, le déficit courant devrait légèrement se creuser, conséquence d’une reprise attendue de la consommation intérieure, mais sans alarmer les analystes.

Le climat des affaires au cœur des préoccupations

Lors d’une table ronde organisée à Rabat, Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur de division pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, a salué la solidité des fondamentaux économiques marocains.

Il a toutefois souligné l’urgence de moderniser l’environnement économique. « Pour soutenir la croissance et favoriser l’emploi, surtout chez les jeunes, des réformes ciblées sont indispensables », a-t-il déclaré.

Le rapport inclut d’ailleurs un chapitre spécial sur le climat des affaires, s’appuyant sur les premières données du programme Business Ready, successeur du bien connu Doing Business. Le Maroc, qui fait partie des premiers pays à participer à cette nouvelle évaluation, affiche de bons résultats sur les aspects réglementaires et la qualité des services publics. En revanche, des lacunes subsistent en matière d’efficacité opérationnelle.

Parmi les recommandations phares : la réduction des obstacles à l’embauche formelle, la simplification des démarches administratives, l’accélération de la digitalisation et la finalisation du cadre juridique sur l’insolvabilité des entreprises. Autant de chantiers cruciaux pour renforcer l’attractivité du pays.

L’emploi : une dynamique encore insuffisante

Malgré une création nette d’environ 162 000 emplois en milieu urbain en 2024, le marché du travail marocain peine à suivre la cadence d’une population active en constante expansion. Sur les dix dernières années, le nombre de personnes en âge de travailler a progressé de plus de 10%, contre seulement 1,5% pour l’emploi total.

La Banque mondiale estime que cette situation risque de s’aggraver si des réformes structurelles ne sont pas rapidement mises en œuvre. Cela implique de renforcer l’inclusion sur le marché du travail, notamment pour les jeunes, les femmes et les travailleurs du secteur informel.

Une relance possible grâce à la demande intérieure

À court terme, la croissance devrait être principalement alimentée par la consommation et l’investissement. Le rapport met également en avant le rôle accru de l’État, en phase avec les grandes orientations du nouveau modèle de développement.

Toutefois, les effets de l’inflation passée continuent de peser sur le pouvoir d’achat, ce qui nécessite, selon la Banque mondiale, une attention particulière pour éviter une érosion du tissu social.